Construction du pont de kassonyah : les citoyens expriment leurs calvaires
Depuis le démarrage des travaux de construction du pont de kassonyah au mois de juin dernier, nombreux sont les riverains de cette localité qui se plaignent de la souffrance qu’ ils traversent . A cette période de grandes pluies, ces compatriotes sont exposés aux risques d’inondation quand il pleut abondamment. A cela s’ajoute le caractère impraticable des routes qui relient en grande partie la commune urbaine de Sanoyah au district de kassonyah et ses villages environnants. D’où le constat fait par notre reporter ce lundi 19 août 2024.
En effet, la souffrance de ces citoyens commence au niveau du carrefour kassonyah, une route qui mène vers cette localité et ses villages environnants. Mais de nos jours, l’accès est impraticable non seulement par le mauvais état de la route, mais aussi depuis que les travaux de construction ont atteint un certain niveau notamment après que le pont ait été interdit aux détenteurs d’engins roulants. Comme pour dire désormais tous les riverains doivent marcher jusqu’à l’autre côté de la rive qui mène vers le km 36 avant de s’embarquer.
Émile Malomou est l’un d’entre eux. Interrogé, il n’a pas manqué de nous raconter son calvaire : » Actuellement, nous souffrons énormément depuis que les travaux ont commencé. Vous voyez vous-mêmes le pont est coupé. Si avant les taxis de transport et motards venaient jusqu’à kassonyah ville, tel n’est pas le cas de nos jours. Les voitures et les taxis motos se limitent à quelques mètres du site du chantier. Et nous les piétons nous faisons le reste du trajet à pied jusqu’au niveau des autres motards qui sont sur l’autre côté de la rive pour continuer soit au km 36 où à Daboro , Makhidy et autres. »
Aux dires de Malomou, pendant cette saison pluvieuse, l’eau submerge parfois le pont quand il pleut abondamment: » Quand cela arrive, kassonyah est coupé des autres quartiers de la commune urbaine de Sanoyah. Là, on est obligé de passer soit par Gomboyah où par Bentourayah pour venir à kassonyah où au km 36. Là nous payons 30000 fg comme transport.
Pendant la saison des pluies nous sommes dans la boue , la saison sèche la poussière avec ces tas de maladies. C’est pourquoi nous demandons à la société d’accélérer les travaux. »
Dans ce calvaire personne n’est épargné d’ailleurs c’est devenu leur quotidien. Ici, les femmes par manque de marché parcourent des kilomètres non seulement pour faire les achats mais aussi pour vendre leurs produits. Parmi elles, Adama Baldé, qui revient du marché de Sanoyah avec un sac de légumes qu’elle a acheté pour revendre devant sa maison. Elle dit être épuisée et s’inquiète pour l’ouverture prochaine des classes : » Tous les jours, je parcours cette distance avec des bagages sur la tête. Quand j’arrive au niveau du pont en construction surtout quand il y a la crue, je paye des jeunes qui me portent au dos pour traverser avec mes bagages. Et là nous payons entre 3000 et 4000fg. Vraiment nous souffrons en ce moment. Certains ont déménagé pour revenir après la fin des travaux. Et nous qui continuons à traverser ces dures épreuves nous interpellons l’Etat afin qu’il demande à la société de construction d’accélérer les travaux avant l’ouverture des classes, cela aussi m’inquiète vraiment. Comment nos enfants vont aller à l’école ? C’est un véritable calvaire que les riverains de kassonyah traversent de nos jours. »
Lamine Kaba,lui, habite à Daboro, une localité située à plusieurs kilomètres de Kassonyah centre. Pour venir à Sanoyah marché, il fait des kilomètres à pied sous la pluie. » J’ai fait tout ce long trajet à pied. Maintenant je fais une petite pause pour rejoindre 36. Et à chaque fois c’est comme ça surtout depuis qu’ils ont interdit l’accès au pont aux engins roulants empêchait aux voitures d’y accéder. Beaucoup de personnes souffrent comme moi. Certains ont fait des accidents sur cette route très dégradée. Donc par peur d’autres préfèrent marcher jusqu’à 36 malgré la boue . Quand il pleut trop, nous sommes obligés de passer par Bentourayah pour venir chez nous et cela en parcourant 12 km. Comme tous les citoyens de kassonyah, nous interpellons la société d’accélérer les travaux. Nous apprécions beaucoup la construction de ce pont, mais accélérer les travaux pour réduire le calvaire des riverains est aussi mieux. »
Même souffrance du côté des détenteurs d’engins roulants. Eux se plaignent des pannes récurrentes sur les engins ( voitures, motos).
Nous y reviendrons
Mohamed Ybno