TRANSHUMANCE ET NOMADISME POLITIQUE…

On se demande si sous tous les cieux il existe transhumance et nomadisme en politique, comme c’est le cas en Guinée. On adhère à un parti politique par conviction, lorsque l’on partage les idéaux de ce parti. Dans les autres pays, l’appartenance à un parti n’est pas chose futile, elle exprime la fidélité, l’engagement, la personnalité d’un adhérent. Ce qui signifie qu’un membre du parti ne peut pas se mettre d’imiter l’abeille qui passe de fleur en fleur pour butiner les pollens et le nectar. Si l’abeille passe de fleur en fleur, c’est qu’elle a son intérêt.

Malheureusement pour l’homme qui doit avant tout sauver sa personnalité en évitant l’instabilité idéologique et politique. A force de rouler entre les partis politiques, on risque de perdre toute crédibilité et tout honneur. En Guinée on assiste à un recyclage perpétuel des hommes qui gravitent autour du pouvoir. Il y en a qui ont acquis la stratégie et la méthode d’être avec le pouvoir en place. D’autres à la manière des fourmis envoient leurs antennes prospecter pour savoir si l’approche est possible. Le cas le plus illustratif est celui de Makanéra Kaké qui a fait de la transhumance sa stratégie d’approche du pouvoir en place. Il a transité dans toutes les formations politiques pour aboutir aujourd’hui au CNRD.

Peut être il est adepte de cette sagesse africaine qui dit : « Il faut sécher son habit avec le soleil qui apparait ». Il faut être très fort pour trouver les moyens de séduire ses nouveaux partenaires et de les convaincre de votre fidélité. Exercice délicat qui met toujours l’individu dans une position dubitative. Certes Makanéra n’est pas le seul, malheureusement il est la chèvre blanche du troupeau, ils sont nombreux à avoir marchandé leur dignité en foulant au sol les avantages et la considération que leur ancien parti les a donnés. Tout cela fait partie de la beauté de la démocratie, le choix est personnel et aucun individu ne peut être condamné pour son choix.

Makanéra et tous les autres de l’anonymat sont libres de faire la transhumance mais, ils doivent savoir qu’ils feront l’objet de critiques acerbes. Mais il leur appartiendra de faire la part des choses : ce qu’ils perdront en quittant leur ancienne formation politique, vont-ils le récupérer avec leur nouveau choix ?

Famany Condé