TEDx Dixinn: des femmes entrepreneures guinéennes et étrangères partagent leurs expériences
La deuxième édition du TEDx Dixinn s’est tenue ce mardi 11 octobre à Conakry, sous le thème: « des idées innovantes et des parcours inspirants pour changer le monde. »Une initiative du Salon des entrepreneurs de Guinée (SADEN) qui vise à donner aux étudiants et professionnels l’opportunité de partager des idées et des expériences avec un public guinéen. Elle s’est tenue en prélude de l’ouverture officielle des travaux de la 4ème édition du SADEN sous le thème : « l’entrepreneuriat féminin, moteur de développement socio-économique et de croissance inclusive. »
Une occasion pour ces femmes d’expliquer comment elles ont réussi dans leurs domaines respectifs.
Fatima Koné, speaker ,dans son exposé a parlé de l’importance du bénévolat qu’elle a d’ailleurs fait depuis qu’elle était toute petite . »J’ai tenté d’expliquer au public en quoi le bénévolat est une bonne piste pour rentrer dans la vie sociétale. C’est une bonne piste parce que aujourd’hui en tant que jeune qui n’a pas encore atteint 25 ans on te demande toujours d’avoir énormément d’années d’expérience avant de pouvoir accéder à un poste. Et on a pas cette expérience en sortant directement de l’université. Mais en ayant été bénévole pendant plusieurs années, tu gagnes facilement cette expérience..Si en tant que jeune tu as envie de te frayer un chemin et que tu veux gagner des années d’expérience, là tu deviens bénévole. Le bénévolat, c’est une méthode pour apprendre, pour gagner en expérience, pour plus tard espérer pouvoir vivre grâce aux compétences que tu as acquises ; mais le bénévolat, ce n’est pas payant »
M’mahawa Simba Sylla , consultante en stratégie et développement des entreprises , intervient aussi dans l’art oratoire. En prenant part à ce TEDx , elle croit en tous les projets qu’on peut lui proposer en Guinée.
« Sur le TEDx, je voulais déjà intégré la communauté TEDx pour faire passer des messages initialement sur le saden pour la prise de parole en public justement. Ça me permettait de mettre en avant et de défendre les idées que j’ai non pas féministe mais femme africaine qui entreprends »
De son côté, Aissatou Barry, responsable communication et promotion des éditions harmattan Guinée a exposé sur le théme: » femme et metier du livre ,ma contribution active à la vie littéraire de la Guinée. »
Devant le public, elle a partagé son expérience depuis qu’elle a commencé à évoluer dans l’univers du livre en Guinée. » Et ça commencé depuis 2016 pendant les préparatifs du projet « Conakry capitale mondiale du livre « . J’étais tout juste curieuse, je voulais savoir à quoi consistait le projet. Je me suis donc rapprochée de l’équipe organisatrice et j’ai été acceptée. Je me suis battue pour être là où je suis aujourd’hui, c’est-à-dire responsable communication de l’harmattan Guinée. .. je pense que si les organisateurs m’ont choisi pour venir partager cette expérience avec le public, c’est qu’ils ont pensé que ça méritait d’être connu . »
Elle a en outre parlé de la faible représentativité des femmes dans la littérature guinéenne. » Il y n’a pas beaucoup de femmes écrivaines aujourd’hui en Guinée. Il y n’a même pas de femme qui travaille dans les métiers du livre. La plus vieille libraire de la Guinée c’est une femme, Madame Diaby. Elle prend de l’âge et elle a besoin de relève. Il n’y a pas de femme éditrice . Nous pouvons aussi faire autant. Nous pouvons être des libraires , être des éditrices. Ce sont entre autres des domaines dans lesquels nous pouvons pleinement exprimer notre savoir-faire. Donc , je disais que dans les prochains mois, je vais lancer une collection uniquement pour les femmes à l’harmattan. Cette collection ne publiera que les livres écrits par des femmes »
Ayant pris part à ce TEDx, Saran Bah, Miss Guinée a fait une présentation sous le thème « du rêve à la réalité de Conakry à Porto Rico » .
« Ça parlait du rêve d’une jeune fille qui voulait aller à Miss monde pour présenter son pays et qui par la grâce de Dieu a su réaliser ce rêve là avec beaucoup d’obstacles , mais aussi beaucoup de soutien , beaucoup d’aide et d’amour et c’est sur ça que portait ma présentation.
Osez rêver, faire de ce rêve un objectif et se donner les moyens d’atteindre cet objectif. osez rêver, faire de ce rêve un objectif et se donner les moyens d’atteindre ces objectifs-là. Ce qui signifie qu’il y’a du travail à faire, une assistance qu’il faut avoir, car toute chose requiert une assistance financière, morale etc. Déjà moi je pense qu’une seule personne à elle seule ne peut rien faire, il faut t’entourer de bonnes personnes qui puissent mettre à profit leur temps, leurs énergies et leur soutien qu’il soit financier ou morale pour que le projet y prenne et qu’on puisse aller de l’avant. Les femmes font partie intégrante de la société, elles savent tout faire donc c’est important qu’on puisse les donner des outils pour que ces femmes-là puissent se développer et être autonomes afin de subvenir à leurs besoin ainsi qu’à ceux de leurs familles«
Eve Gabrielle Sokeng, Directrice de publication d’Aza Mag: « J’ai partagé le rôle des femmes africaines dans les médias et le monde entier depuis 2010. Pourquoi nous ne prenons pas la parole pour nous exprimer à la place des hommes , avec les hommes . Pourquoi est-ce que c’est toujours aux hommes on tend le micro pour parler des choses importantes alors que nous sommes cantonnés à la cuisine et à la mode . Je dénonce l’absence des femmes dans les médias , le fait qu’on ne donne pas la parole aux femmes pour qu’elles puissent parler d’elles-mêmes . Où des choses importantes. A chaque fois que les journalistes prennent une femme en interview, c’est dans des conditions tragiques, c’est qu’il y a eu inondations , soit il y a eu viol ou une catastrophe naturelle . Et quand on a des plateaux nous n’invitons que des hommes à la place des femmes . Nous avons tous des indépendances égales , nous avons évoluer dans les mêmes écoles donc on devrait tous pouvoir prendre la parole dans les médias. »
YB