Rencontre Dr Bernard Gomou-Quatuor: A quoi s’attendre ?
Sauf changement de dernière minute, le Premier ministre, Dr Bernard Gomou rencontrera le quatuor le jeudi 10 novembre. C’est un évènement attendu qui permettra de déterminer la marche à suivre, le présent et l’avenir de la transition.
La rencontre avec le Premier ministre fera t-elle fléchir le quatuor pour participer au cadre de dialogue ?
« Le singe ne change jamais sa déhonté façon de s’asseoir », dit-on.
Loin de tout pessimisme, en tenant compte des préalables mis en avant comme conditions non négociables pour participer au dialogue, le quatuor qui a rejeté les facilitatrices, refusé de reconnaître dans un passé récent le Premier Ministre comme promoteur du dialogue politiqueet social, pourrait saisir l’opportunité pour renouveler à Dr Bernard Gomou ses exigences à prendre ou à laisser liées au sort de leurs leaders emprisonnés et à l’étranger; au point que la rencontre avec le locataire du palais de la colombe serait une opportunité, une astuce bien ficelée pour éviter les critiques de la communauté nationale, internationale et de la presse, préjudiciables à son image et à sa crédibilité.
A propos, Dr Zotemou, un des responsables de l’ANAD a déclaré sans ambages : « Nous rencontrons le Premier ministre pour éviter les interprétations ». Une façon on ne peut plus claire d’afficher, au-delà de l’apparence trompeuse de leur ouverture au dialogue, leur inflexibilité par rapport aux huits commandements entre autres la question judiciaire des acteurs du quatuor incarcérés ou les affaires personnelles relatives aux maisons de leurs leaders actuellement loin du pays.
Sous réserve que le CNRD recule sur ces questions, ce qui ne semble pas évident, le quatuor ne reculera pas et l’a affirmé à maintes reprises, urbi orbi, que sa participation à tout dialogue est subordonnée à la satisfaction des conditions énumérées ci-haut.
A rappeler qu’à deux ou plusieurs reprises, le CNRD a cédé face aux exigences du quatuor (la médiation de la CEDEAO, le remplacement du cadre de concertation par le cadre de dialogue…), non pas par peur, mais par patriotisme et par souci d’apaisement.
A ce niveau, faut-il admettre que la balle est désormais dans le camp de la classe politique en général et du quatuor en particulier, le colonel-Président Mamadi Doumbouya ayant joué sa partition.
La montagne accouchera t-elle d’une souris ? Rien n’est moins sûr !
En ce qui nous concerne, on souhaite avoir tort ou être démenti, même si on continue de croire que la motivation apparente du quatuor à recevoir le Premier ministre semble être théâtrale, ressemblant à une mise en scène pour se faire bonne conscience, camoufler son intransigeance, son refus délibéré de céder un seul iota de leurs conditions, une stratégie coysue de fil blanc qui cache en réalité un autre agenda sur fond de déstabilisation du CNRD, devenue leur ultime recours.
En s’inscrivant dans la démarche de recevoir le Premier ministre, une simple formalité pour dégager sa responsabilité devant la communauté nationale et internationale, le quatuor reste rigide et sourd à tout appel au dialogue qui écarte les questions judiciaires de leurs mentors.
Face à cette tactique machiavélique du quatuor, il est à rappeler que le CNRD a suffisamment montré et démontré sa volonté politique, sa bonne foi, sa disponibilité…
Par ailleurs, faut-il rappeler qu’en en 2020, après avoir initié et animé plusieurs manifestations meurtrières contre le troisième mandat du PRAC, Cellou Dalein Diallo n’a t-il pas trahi le FNDC, l’UFR, renoncé aux principes et aux valeurs démocratiques… en participant aux élections présidentielles ?
De qui se moque-t-on ? »
L’habitude est une seconde nature », dit-on.
Enfin, devant les caprices teintées de mauvaise foi du quatuor, au CNRD de lancer en janvier 2023 l’exécution du chronogramme des dix (10) points en 24 mois pour le retour à l’ordre constitutionnel et démocratique.
« A l’impossible, nul n’est tenu », dit-on.
Paul Moussa Diawara, membre fondateur du CRAS