Les derniers mots de Toumba Diakité:  » Même le pouvoir en place doit en tirer les leçons… »

Le poursuit des événements du 28 septembre tend vers sa fin. Dans la journée d’hier mercredi, 26 juin 2024, il était question de donner la parole aux prévenus de plaider leur cause et de livrer leurs derniers mots de défense dans ce procès.

Appelé à la barre, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba s’est présenté comme une victime qui ne garde pas de rancune à l’égard de ses bourreaux.

Ensuite lance une invite au régime actuel tout en soulignant que ce procès doit servir de leçons à l’ensemble des forces de défense et de sécurité, y compris les militaires qui sont aujourd’hui au pouvoir en Guinée.

« Merci monsieur le président de m’avoir donné l’opportunité, peut-être la toute dernière opportunité, de m’exprimer pour ma propre défense. Comme je l’ai fait lors de ma première prise de parole ici, chanter la gloire du Tout puissant Allah, chanter sa louange et dire qu’il n’y a de divinité que lui seul et il n’y a de force et de puissance qu’à lui seul… Monsieur le président, permettez-moi de dire que l’être humain, sous le coup de certaines illusions, croit pouvoir effacer le destin de son prochain. Or, tout ce qu’il entreprend entre dans un ordre supérieur qu’il ne comprend jamais.

Moi, Aboubacar Diakité Touma, j’ai raison de chanter la gloire de Dieu, ses louanges, ses mérites d’avoir permis, pour une première fois, que notre pays puisse connaître la sincérité, la vérité dans l’histoire qu’il a vécue à un moment donné. Donc je remercie Dieu, et c’est en lui que je mets toute ma confiance pour qu’il tranche entre moi et ceux qui ont été la cause de ma présence ici. Je ne fais que suivre mon destin. Je ne considère personne ici comme un ennemi. Ça, c’était déjà préétabli dans l’organigramme divin.

Donc tout cela allait arriver.Je ne vais pas dire ici ce qui n’a pas été dit durant toutes ces périodes, je vais seulement continuer de prier pour l’âme des personnes disparues, puisque les circonstances de leur mort laissent directement croire qu’ils sont déjà dans le paradis… Je voudrais que ce procès puisse servir, pour nous l’armée, puisque la plupart des événements que notre pays a connus se sont déroulés entre l’incompréhension, le manque de confiance entre l’armée, les forces de sécurité du pays, et également le peuple qu’elles sont censées protéger.

Il faut que ceux qui nous écoutent puissent tirer les expériences à travers ce jugement que la population civile, de la part de son armée, ne mérite pas ce qu’elle est en train de connaître.Même le pouvoir en place doit en tirer les leçons, puisque tout pouvoir est éphémère. On doit respecter le peuple. Ce qu’on n’avait pas, il faut le reconnaître.

De ce procès, nous avons beaucoup appris. Nous qui sommes accusés et d’autres qui nous suivent de partout, chacun a appris quelque chose. Donc les prières, c’est pour que notre pays ne connaisse plus un tel événement. Je prie Dieu de protéger la Guinée, de faire en sorte que les Guinéens puissent marcher ensemble, main dans la main, dans la paix « .

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