AGRICULTURE: le PM Bah Oury lance les États Généraux de l’agriculture et de l’élevage
Les États Généraux de l’agriculture et de l’élevage ont été officiellement lancés ce mercredi 3 juillet sous le thème : » comment traduire le potentiel agropastoral de la Guinée en levier pour l’autosuffisance alimentaire, la sécurité alimentaire et nutritionnelle « . C’est le premier ministre chef du gouvernement qui a procédé au lancement des travaux en présence des membres du gouvernement, des acteurs agricoles et des partenaires techniques et financiers.
Cet évènement de trois jours vise à rassembler les principaux acteurs du secteur agropastoral pour discuter des défis et des opportunités, et élaborer des stratégies durables pour le développement du secteur.
Tout au long de la rencontre des panels comme : apport du secteur minier au développement agropastoral. Défis et perspectives, problématiques des infrastructures rurales ( aménagements hydro- agricoles et pastoraux, pistes rurales, magasins et stockage, fermes…) quelles approches durables ? et autres seront débattus.
Pour madame Madina Dansoko Diallo, vice-présidente de la Chambre nationale d’agriculture, l’organisation de ces états Généraux est une opportunité unique pour les acteurs du monde rural de faire entendre leurs voix, manifester leurs joies et exprimer leurs préoccupations sur les différents aspects de la production agricole.
» c’est l’occasion pour le producteur de riz de Beyla d’exprimer sa joie, de voir la rizière de Senko fonctionner mais de souligner ses préoccupations quant aux difficultés d’accès aux moiseuses. C’est l’occasion pour l’agriculteur de Faranah d’apprécier les initiatives en matière d’accès aux ruches de qualité tout en soulignant les difficultés de conditionnement du miel produit. Quant aux producteurs de maïs de Lola ou celui de Banane de zones reculées de N’zérékoré ça sera une occasion d’exprimer les difficultés d’accès au marché en raison de la faible qualité des pistes rurales. Le producteur de pommes de terre de Timbi, tout en saluant les efforts importants de l’État en termes d’accès aux intrants et au financement, fera aussi état des difficultés de transport des pommes de terre périssables sur la route de Timbi à Pita, en soulignant les risques liés au réchauffement climatique. L’agriculteur de Kindia, heureux d’accéder aux maïs subventionnés par l’État, sollicitera la continuité de cet effort pour protéger la production nationale face aux importations. Les producteurs de thé de Pignamou et de coton de Kankan pourront exprimer leurs souhaits en matière d’organisation d’une filière d’exportation. La femme maraîchère de Kindia exprimera ses joies et ses peines sur les questions d’engrais, d’accès aux chambres froides, d’accès à la terre et au conseil agricole. Les questions des divagations, d’abattage ou des charges des animaux seront également exposées. »
Présent à cette cérémonie au nom des partenaires qui interviennnent dans le secteur agropastoral,Gualbert Gbéhounou, représentant de la FAO en Guinée a félicité le gouvernement guinéen pour l’organisation de ces assises nationales qui témoignent selon lui de son engagement pour le développement du secteur agropastoral pour faire de l’agriculture et de l’élevage des moteurs de développement : » les états Généraux de l’agriculture et de l’élevage sont importants pour la raison suivante. Le développement de l’agriculture dépend de l’identification et de l’investissement dans les opportunités qui augmentent la productivité, la compétitivité et apporte la croissance économique, mais aussi et des emplois, augmentent les revenus et réduisent la pauvreté « , dira Dr Gualbert Gbéhounou, représentant de la FAO en Guinée.
Pour sa part, le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Dr Félix Lamah a avant tout exprimer sa profonde gratitude aux membres du gouvernement d’avoir rehausser leur présence à cette cérémonie. Pour lui, ces états Généraux sont un moment majeur de réflexions symbolisant leur engagement collectif à s’unir pour trouver des voies et moyens pour propulser le secteur agropastoral pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire de de la Guinée. » les assises que nous rassemblent aujourd’hui, nous les voulons gagnant pour les hommes et les femmes qui vivent des activités agropastorales . Pour les jeunes qui bénéficieront de ces fruits par leur insertion et tout simplement pour tous les consommateurs Guinéens que nous sommes. Les résultats de ces concertations seront enrichis par les rapports des spécialistes et des expériences des pays invités autour des panels et des masterclass portant sur les problématiques liées à l’ensemble des enjeux notamment l’aménagement des terres agricoles et la maîtrise de l’eau, la durabilité des infrastructures rurales, la connexion entre les zones agricoles et le marché, la valorisation des produits agricoles et animaux , le renforcement des circuits commerciaux. Le stockage, le conditionnement, la consertation des produits agropastoraux et leur transformation, etc. »
Invité à prendre la parole pour le discours d’ouverture des Etats généraux sur l’agriculture et l’élevage, Bah Oury a dit son espoir d’une Guinée autosuffisante à travers le manioc.« Personnellement, je milite pour le manioc. Le manioc n’est pas compliqué à travailler, n’est-ce pas ? Les feuilles, pour faire la sauce ; la tige, pour replanter les racines pour la consommation, que ça soit cru, que ça soit en farine. Ça change notre mode de consommation ; et aujourd’hui, celui qui cultive le manioc devient riche sans trop se fatiguer. Bien entendu, le travail de la terre, c’est toujours fatiguant. Mais c’est pour dire qu’en Guinée, nous marchons sur l’or, nous regardons le ciel pour dire à Dieu, aide-nous à sortir de la pauvreté alors que nous marchons sur de l’or. Le monde rural doit être encouragé, épaulé et toute la stratégie politique et institutionnelle, c’est d’expliquer ce secteur jusqu’à ce qu’il se sente partie prenante. L’État doit encourager. Mais les vrais acteurs, c’est le secteur privé. Il faut que l’État cesse de dire qu’il va tout faire. L’État ne doit faire que ce qu’il doit obligatoirement faire et les acteurs économiques, privés ou en termes d’associations, que ce soit des femmes ou jeunes, fassent leur part en s’appuyant sur les accompagnements de l’État à tous les niveaux. C’est extrêmement important. Si on a l’autosuffisance, on règle les problèmes de la pauvreté, de l’instabilité sociale, les problèmes de nos jeunes qui désespèrent aujourd’hui et qui prennent le chemin de l’immigration clandestine. En travaillant sur des leviers efficaces et concrets, nous allons changer ce pays », a dit le PM.
A en croire le ministre de l’agriculture et de l’élevage : » de ces états Généraux de l’agriculture et de l’élevage qui sont une première en République de Guinée dérouleront des recommandations que nous attendons traduire dans notre feuille avec des actions concertes et budgétisées. Cette feuille de route servira de document de référence qui devra nous mener à la réalisation de la vision du Président de la République qui est de rendre la Guinée autosuffisance sur le plan alimentaire. »
Mohamed Ybno