Deuxième journée des États-Génraux : moments de partage d’expériences autour des panels
Les travaux sur les États Généraux de l’agriculture et de l’élevage se sont poursuivis ce jeudi 4 juillet 2024 au chapiteau du palais du peuple avec plusieurs panels à l’ordre du jour. Le premier panel portait sur la problématiques des infrastructures rurales (aménagements hydro- agricoles et pastoraux, pistes rurales, magasins et stockage, fermes…) : quelles approches durables ? . Le second porte sur la recherche agropastorale, transfert de technologies et changement climatique.
Ces panels ont été un moment de partage d’expériences et de préoccupations du secteur agropastoral entre enseignants chercheurs, ministres et agriculteurs .
Parlant du premier panel, Mme Doré Thérèse Gbehara, productrice de riz détient plus de 100 hectares à Monchon dans la préfecture de Boffa.
Selon elle, l’une de leurs préoccupations, ce sont les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs. » Parce que souvent, les agriculteurs laissent les animaux divaguer qui ravagent tout sur leur passage lorsque nous travaillons sur nos champs. Jusqu’à présent, nous n’arrivons pas à trouver de solution par rapport à ces conflits-là. On aimerait vraiment que les autorités prennent des dispositions pour qu’aujourd’hui, ces conflits, surtout dans la préfecture de Lola où je suis en train d’évoluer, que vraiment l’État puisse trouver des solutions par rapport à ça. La deuxième préoccupation, c’est par rapport à la plaine de Monchon, où je suis en train de travailler sur 100 hectares de riz. Mais la plaine n’est pas aménagée. Cette année, dès qu’il y a la saison pluvieuse, nous constatons que déjà, il y a une grande quantité d’eau sur les plaines. Et souvent, même vers novembre, décembre, il arrive encore qu’il y a l’eau dans les plaines et on a des difficultés à faire la récolte de nos produits. Donc pour ne pas perdre nos récoltes, il faut que l’État essaye d’aménager la plaine de Monchon pour que nous autres, lorsque nous travaillons, que nous puissions maîtriser vraiment l’eau sur cette zone la. C’est très important pour nous. Et la vente de nos produits nous crée beaucoup de problèmes. Il faudrait que l’État pense aussi à construire des magasins de stockage et financer, nous, les agriculteurs parce que nous avons la volonté de produire beaucoup. » , explique-t-elle
Pour Dr Boubacar Diallo ancien fonctionnaire du MAGEL et ancien coordonnateur du projet de gestion durable en Afrique de l’Ouest. »La résolution des conflits entre agriculteurs et éleveurs ne peuvent se faire qu’à travers des conventions locales à l’échelle communautaire ou l’on peut développer des plans d’occupations ou d’affectations des sols. Cela va consister à réunir les communautés pour procéder à des affectations territoriales pour délimiter les espaces agricoles et de l’élevage, cela permettra non seulement de protéger les sources d’eaux tout en impliquant les autorités locales sociales, religieuses et toutes les parties prenantes à l’échelle communautaire. »
Concernant le deuxième panel, la ministre de l’environnement et du développement durable , Djami Diallo ainsi que le ministre des Transports Ousmane Gaoual Diallo ont partagé leurs expériences avec d’autres personnalités qui sont à la fois enseignants chercheurs et acteurs du secteur.
Dans sa communication, la ministre Djami Diallo a fait un commentaire sur les conséquences sur les activités agropastorales de ce phénomène de changement climatique. « La déforestation a un impact négatif sur les ressources en eau qui sont bien entendu cruciale pour les activités d’agriculture et d’élevage. Le calendrier agricole est par exemple fortement perturbé, les pluies sont tardives et elles sont là pour des périodes plus courtes . Ça un impact direct sur le cycle végétale de la plupart des variétés de culture. Le tarissement également des cours d’eaux que nous connaissons entrain que le bétail ne trouvent pas d’eaux. «
En terme de solution face à ce phénomène dit-elle : » il est important que nous aillons vers une agriculture appelée plus intelligente pour faire face aux phénomènes de changements climatiques. Et cela consiste essentiellement à développer des stratégies pour s’adapter aux réalités d’aujourd’hui qui nous sommes imposés par le changement climatique et cela passe par le choix des semences et le choix des variétés qui sont aujourd’hui à cultiver dans notre pays. «
Le Ministre Ousmane Gaoual Diallo de son côté dira : « Nous sommes sortis d’un panel où nous avons partagé nos réflexions sur les sujets, notamment comment nourrir une population de plus en plus urbaine et sédentarisée en comptant sur le potentiel agricole de notre pays, en lien avec un environnement plus maîtrisé et mieux géré avec une réduction considérable des effets de serre, qui constituent les préoccupations de l’État. On a eu un grand plaisir d’écouter nos éminents professeurs d’universités et des chercheurs qui ont également partagé avec l’assistance, les préoccupations sur ces sujets d’actualité dans notre pays et ailleurs. Notre population a besoin d’alimentation, et les moyens de transport actuels disponible sont assez destructeurs de l’environnement, parce que producteurs d’effets de serre, un environnement de plus en plus exigent et qui réclame son entretien et son maintien pour les générations futures. Et nous, en raison des connaissances actuelles, devons donc concilier ces deux modes de transport, mais avec des réflexions qui sont très poussées pour réduire par exemple la fréquence des véhicule. Avoir donc des véhicules à de très gros tonnages ou développer des moyens alternatifs comme le chemin de fer pour drainer les productions agricoles, de la source vers les lieux de consommation et de transformation. »
A la fin de la journée, d’autres panelistes ont partagé leurs expériences sur les défis liés à l’accès durable aux intrants agricoles et d’élevage, à la mécanisation et l’état des lieux des institutions nationales d’appui à l’agriculture et à l’élevage. Mais aussi sur la valorisation des produits agricoles et animaux : accès aux marchés locaux et régionaux ( transformation, conditionnement et amélioration des circuits commerciaux.
Mohamed Ybno