Grève générale illimitée en Guinée : Mohamed Lamine Soumah violemment frappé par les forces de l’ordre

La manifestation qui a débuté dans la journée de ce lundi 26 février 2024, suite au mot d’ordre de grève du mouvement syndical, a été marquée par des répressions policières et des arrestations arbitraires de jeunes manifestants et d’autres ont reçu des coups de matraques. C’est malheureusement devenu une habitude en Guinée. Les grèves aboutissent souvent à des manifestations de rue, des répressions des agents des forces de sécurité et des morts.
C’est le cas par exemple de Mohamed Lamine Soumah, qui a été d’abord arrêté avant d’être violemment tabassé par les forces de l’ordre.
Selon nos informations, ce jour Mohamed Lamine Soumah, a quitté son domicile pour rendre visite à un de ses amis du quartier qui était malade depuis quatre jours.
Sur le chemin de retour, il s’est heurté à un dispositif de sécurité des forces de défense et de sécurité composé de la police et de la gendarmerie qui pourchassait les manifestants dans le quartier. Opération au cours de laquelle plusieurs jeunes ont été arrêtés .C’est ainsi qu’ils ont confondu Mohamed Lamine Soumah à un manifestant alors qu’il ne l’était pas.
 » Le monsieur n’est pas du tout un manifestant. Nous le connaissons très bien dans le quartier pour sa gentillesse et du respect qu’il a pour les gens. Mais malheureusement, ce jour il est tombé au mauvais endroit et au mauvais moment. On était loin d’observer la scène. Deux pickups de la police l’ont encerclé. Ils sont descendus et automatiquement ils ont commencé à le bastonner. Certains le frappaient avec les matraques et d’autres avec des coups de pieds. Et d’un coup il a perdu conscience et il saignait partout. Sur place, il a eu un choc au niveau de sa colonne vertébrale. »,témoigne un jeune manifestant sous anonymat

Selon les témoins qui ont suivi la scène, Mohamed Lamine Soumah a été sauvé de justesse après la réplique des jeunes du quartier. Avec des échanges de gaz lacrymogène contre les jets de pierres après la colère des jeunes contre la maltraitance de Mohamed Lamine Soumah, il a été abandonné à lui-même par ses agresseurs qui ont pris la fuite.

 » Quand nous avons réussi à chasser les policiers et les gendarmes, on est venu le secourir en le conduisant dans la clinique privée du quartier pour les soins médicaux. »

Depuis ce jour, Mohamed Lamine Soumah est devenu la cible de la gendarmerie qui l’accuse de trouble à l’ordre public :  » on se demande sur quoi la police s’est basée pour accuser ce monsieur de trouble à l’ordre public. C’est un innocent, un monsieur très respectueux. Moi je me dis que c’est un règlement de compte. », s’étonne Alseny Camara, jeune du quartier.
Quelques jours après, notamment le 5 mars 2024, à la surprise générale de tout le quartier, la police a fait une descente musclée chez lui pour l’arrêter après qu’il ait été filé par un indicateur déguisé en civil qui suivait tous ses mouvements de prêt. Mais malheureusement, il a échappé de plus belle.
Alors depuis ce jour, Mohamed Lamine Soumah, ne reçoit que des convocations des autorités de la police. Et depuis, ses parents n’ont aucune nouvelle de lui et les autorités militaires continuent à le rechercher. Comme pour dire une fois qu’on le retrouve, il sera arrêté et jeté en prison où il passera le reste de sa vie.
En échappant à des arrestations, il faut dire que désormais la sécurité de Mohamed Lamine Soumah est menacée, ce qui lui a poussé lui et sa famille à quitter le quartier pour déménager ailleurs avant de prendre la direction de l’étranger où il vivra dans la plus grande tranquillité loin des violences.
Comme Mohamed Lamine Soumah, ils sont nombreux des Guinéens qui vivent dans ces situations pareilles où ils sont menacés parfois de morts. Et pour se mettre à l’abri, ils préfèrent quitter le pays pour aller dans un autre où ils se sentiront en sécurité où les droits de l’homme sont respectés.
Après avoir été maltraité, violenté, Mohamed Lamine Soumah ne demande qu’une seule et unique chose, la justice.

A rappeler que, le mouvement syndical guinéen a appelé les travailleurs des secteurs publics, privées, mixte et informel de la Guinée à observer une grève générale et illimitée pour exiger  » la libération immédiate et sans condition du Secrétaire Général du Syndicat des Professionnels de la presse de Guinée (SPPG) ; la révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de première nécessité ; l’application intégrale du protocole d’accord tripartite signé le 15 Novembre 2023 ; l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’Education signé le 27 Octobre 2023 et la levée de la restriction de l’internet et la libération des Ondes « .

Les forces vives de Guinée ( FVG) saisissent cette occasion pour demander à leurs partisans et militants ainsi qu’aux Guinéens pro-démocratie de se mobiliser pour répondre, avec la plus grande combativité, à l’appel du mouvement syndical pour défendre les droits et libertés de nos compatriotes.


Ibrahima Sory Sylla