Kindia / Santé : les acteurs de la santé échangent sur l’élaboration de demande de financement du vaccin RTS, s en Guinée
Les travaux de l’atelier de lancement du dialogue pays pour l’élaboration de demande de financement du vaccin RTS, s en République de Guinée ont été entamés, ce mardi 06 juin 2023, à Kindia. C’est une initiative du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en collaboration avec ses partenaires et le ministère de la santé et de l’hygiène publique.
C’est le conseiller principal du ministre de la santé et de l’hygiène publique qui a officié la cérémonie de lancement de la session.
Quatre jours durant, avec les participants que sont les acteurs de la santé de la République Guinée, du Togo et du Sénégal, des présentations seront faites sur la situation épidémiologique du paludisme en Guinée, le partage d’expérience sur le vaccin RTS, S d’autres pays, l’élaboration d’un plan de mise en œuvre de la vaccination contre le paludisme.
En dépit des multiples efforts fournis dans la lutte contre le paludisme dans la région africaine de l’OMS, la vigilance, la sollicitude et la conjugaison des efforts doivent être de mise sur le terrain.
Pour Dr Konan Kouamé Jean, conseiller principal renforcement du système de santé à l’organisation mondiale de la santé : » le paludisme continue de provoquer des niveaux inacceptables de morbidité et de mortalité. 95% des cas de décès se trouvent en Afrique soit aussi 80% des décès chez les enfants sont dus au paludisme. »
Face à ce constat alarmant ,un programme de vaccination antipaludique a été conduit en Afrique après plusieurs phases d’essai au Ghana, au Kenya, lequel programme à démontrer une réduction substantielle des cas de paludisme grave mortel avec une baisse des hospitalisations des enfants et une réduction de la mortalité infantile.
« Il a été prouvé que le vaccin RTS, s , prévenait à 75% les cas de paludisme…. l’OMS recommande d’utiliser ce vaccin antipaludique RTS,s pour prévenir le paludisme chez les enfants vivants dans les régions à transmission modérée et forte conformément à la définition de l’OMS. », martèle-t-il.
En effet, l’introduction du vaccin RTS, s est l’une des priorités du Plan Stratégique National (PSN 2023-2027) du Programme National de Lutte contre le Paludisme dont le but est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population en réduisant de façon significative le fardeau du paludisme d’ici fin 2027.
De son côté, Professeur Alioune Camara, coordinateur du programme national de lutte contre le paludisme a souhaité que la recommandation par l’OMS du vaccin RTS, suscite un espoir et constitue un outil supplémentaire dans les pays africains bien que son efficacité reste modeste.
« En Guinée, ce vaccin sera introduit en 2024 en phase pilote dans les 4 districts sanitaires parmi tant d’autres où la prévalence va de modéré à élevé (10 à 30%).Pour le PNLP que je dirige, les attentes sont nombreuses et les espoirs permis à partir du moment où cet atelier vient à point nommé pour appuyer notre pays la Guinée mais aussi les pays frères, le Sénégal et le Togo dans l’élaboration de la demande de financement et du plan d’introduction du vaccin RTS,s. »
En prenant part à cet atelier, les participants venus du Sénégal et du Togo comptent apporter leurs expériences pour la réussite de ce processus. C’est le cas du coordinateur national de lutte contre le paludisme au Togo: « Nous sommes venus pour partager l’expérience de la Guinée pour voir quelles sont les stratégies à adopter pour que ce vaccin soit disponible et qui puisse être administré à nos enfants. En venant ici c’est pour accompagner la Guinée, c’est pour aussi tirer les leçons, partager les expériences parce que la vaccination se fait aussi chez nous au Togo. Nous allons présenter ce que nous faisons chez nous pour que la Guinée aussi puisse en tirer profit, tout comme nous aussi nous allons tirer profit de ce que la Guinée fait pour avoir une bonne couverture en matière de vaccination. »
Quant-à Dr Gassime Cissé, coordinateur national du programme élargi de vaccination: » le PEV participe à cet atelier parce qu’il est question d’introduction de nouveau vaccin. Et lorsqu’il est question de vaccination, c’est nous qui sommes chargés de conduire cette initiative. C’est pour cela que le PEV est là. Vu qu’il y a un vaccin dont l’efficacité est approuvé par l’OMS, nous sommes en droit d’examiner l’introduction de ce vaccin. »
En présidant la cérémonie Dr Bachir Kaba, conseiller principal du ministre a déclaré qu’au niveau de la Guinée la problématique du paludisme est une réelle priorité : » nous y œuvrons et nous voulons que grâce à vous, à nos partenaires, à nos amis des pays frères et amis que nous puissions trouver les stratégiques et surtout les bonnes pratiques pour que nous soyons au rendez-vous de 2030. »
A rappeler qu’à la fin des travaux, il est attendu entre autres : le Plan de mise en œuvre de la vaccination contre le paludisme ; la liste des membres du comité de coordination ; le plan de communication ; un plan de mobilisation des ressources, le rapport de l’atelier d’élaboration et de formation.
B Y