LE COURROUX DE LA JEUNESSE DE BOFFA EST-IL FONDE ?

Depuis deux jours la ville de Boffa est en ébullition pour dit-on le manque d’eau et d’électricité, cette situation n’est pas propre seulement à cette localité. Nombreuses sont les préfectures qui depuis l’indépendance s’éclairent à la bougie ou aux lampes tempête. Ce qui rend le cas de Boffa particulier, c’est la présence de plus d’une dizaine de sociétés minières qui disposent de gros moyens. La réclamation est normale seulement les passagers qui sont impactés négativement par le mouvement de protestation ne sont aucunement responsables de la situation.

L’implantation des sociétés minières obéit absolument à des clauses qui prennent en compte certaines exigences appelées contenu local. Il faut se demander si le problème d’adduction d’eau ou d’électrification avait été posé lors de la signature de ces contrats.

Mais ces sociétés minières ne sont pas obligées à se substituer à l’Etat pour prendre en charge les besoins fondamentaux des populations. Il revient à l’Etat de voir les conditions dans lesquelles il peut faire une répartition et la distribution du courant produit à Kaléta et à Souapiti. Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a des localités riveraines de ces barrages qui n’ont pas d’électricité, normalement elles devraient être les premières à en bénéficier. Les responsables des jeunes en courroux doivent savoir que c’est à l’Etat seul qu’il faut demander des comptes, l’eau et l’électricité relèvent de ses prérogatives. Les autorités locales également doivent être à mesure d’élaborer des programmes prioritaires pour l’utilisation efficiente des ristournes produites par les sociétés minières.

Barrer la route nationale prouve à suffisance que la ville de Boffa ne répond pas à une telle revendication. Pourtant c’est ce qu’il fallait faire pour éviter de faire du tort aux autres citoyens guinéens qui n’y sont pour rien. Les organisateurs de cette révolte doivent savoir qu’un véhicule de transport de fonds est sécurisé et toute tentative d’attaque ou d’agression s’avère dangereux pour les assaillants. Heureusement il n’y a pas eu mort d’homme. Boké avait dans le temps les mêmes revendications mais ce n’est pas la CBG ou les autres sociétés qui ont donné le courant à la ville, c’est l’Etat.

Un tel projet ne se réalise pas en une semaine ou en un mois. Il faut des études préalables et couvrir une telle distance en poteaux et en fils électriques prendra du temps. Pour ce qui est de l’employabilité des jeunes, les sociétés recrutent en fonction des performances et de la compétence des jeunes dans leurs métiers et non de l’appartenance à la préfecture.

Quand ce sont des jeunes venus d’ailleurs qui sont embauchés, allez savoir qu’ils ont la maitrise d’un métier. Il ne faut pas penser autrement comme les jeunes de Boffa ont tendance à le faire.

Que Dieu sauve la Guinée !

Par Famany Condé