Massacres du 28 septembre: » Ils m’ont mise nue et d’autres ont dit de faire par derrière » ( Fatoumata Barry)
Apres un mois d’arrêt, l’audience publique dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009, a repris ce mercredi 15 mars 2028, au tribunal de première instance, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry avec la comparution d’une victime qui accuse les forces de l’ordre de l’avoir abusé sexuellement.
Dame Fatoumata Barry, déléguée de santé et victime de violences sexuelles dit avoir perdu son travail à la suite de ces événements douloureux .
Dans un récit glaçant, elle raconte ce qu’elle a vécue ce jour du 28 septembre 2009.
» J’ai été victime de violences sexuelles, le jour de la marche organisée par les forces vives au stade du 28 septembre. Ce jour-là, je suis sortie avec ma cousine. Une fois sur les lieux, j’ai aperçu Colonel Tiégboro Camara, qui demandait à ce que la manifestation soit reportée. Mais, il y avait un autre groupe qui s’opposait et qui disait que c’est ce jour du 28 septembre qu’on a dit non au Général de Gaulle, et que c’est ce même jour qu’on dira non au régime en place. Un peu plus loin, j’ai vu l’ancien Premier ministre, Jean Marie Doré. Le carnage a aussitôt commencé et les militaires ont commencé à tirer. Pendant une heure du temps, ils ont commencé à nous frapper avec les matraques. Et pendant une heure du temps, ils avançaient des propos: » qu’on va vous tuer tous ». Ils ont pris le couteau et déchiré mon pantalon et mon maillot bleue et mon slip blanc, alors que je voyais mes règles. Ils m’ont mise nue et d’autres ont dit de faire par derrière. Ils m’ont traînée par terre et ils ont continué à me frapper jusqu’à ce que je pouvais plus crier. Ils ont donc profité introduire leur main dans ma partie génitale. Il y avait aussi un policier qui détenait un truc à la main qu’il a également introduit dans mon sexe. Ces policiers et d’autres, je ne sais ce qu’il n’ont pas fait sur moi. Je n’ai pas inventé, ce sont des réalités. Ils urinaient sur moi après leur sale besogne. C’est un autre militaire qui est venu leur demander d’arrêter. Mais ils disaient que c’est un ordre qu’ils ont reçu. C’est ce dernier qui m’a poussée jusqu’à la porte. Et malheureusement, un d’entre eux m’a suivie jusque-là pour continuer à me frapper avec sa matraque. C’est aujourd’hui je ne peux pas garder les cheveux. Ma tête est tout le temps rasée car j’ai toujours chaud»
Mohamed Ybno
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