Tribunal militaire : Le Général Sadiba Koulibaly raconte le début de ses ennuis
Comme annoncé dans notre précédent article, l’ex chef d’état-major des armées guinéennes, le Général Sadiba Koulibaly était ce jeudi 13 juin 2024, à la barre du tribunal militaire de Conakry.Ici, le Général Sadiba Koulibaly est largement revenu sur le début de ses ennuis suite à un échange téléphonique houleux avec le président de la République, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, concernant les raisons de son retour au pays.
De nos jours ambassade de la Guinée à Cuba , le Général a débuté son récit en expliquant les circonstances de cet échange téléphonique :« Contre toute attente, la soirée du mardi 04 juin 2024, c’est le même ministre des Affaires étrangères qui m’appelle : Mon général, vous êtes où ?. Je lui ai dit que j’étais à la maison. Il m’a demandé qui m’avait dit de venir. C’était totalement étrange pour moi. Avant même que je puisse répondre, il a passé le téléphone au président. Le président m’a demandé : ‘Mon général, qui vous a dit de venir ? Est-ce que vous avez écrit avant de venir ? Vous ne savez pas qu’il y a des procédures à suivre ?’ Je lui ai répondu : ‘Monsieur le président, je souhaiterais vous rencontrer pour vous expliquer le problème. Le ministre des Affaires étrangères, qui est à côté de vous, est mieux placé pour vous raconter toutes les péripéties depuis mon départ jusqu’à maintenant.»
Toujours dans son récit, le Général Koulibaly cette fois-ci a déploré le comportement du ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté :
« Comme quelqu’un qui cherchait à sauver sa tête en enfonçant celle d’une autre personne, pendant que je parlais avec le président, j’écoutais parce que le téléphone semblait être sur haut-parleur. Il continuait à envoyer des propos incendiaires. Ensuite, j’ai dit au président : ‘À part tout ça, je ne crois pas avoir commis un crime qui puisse m’empêcher de venir en Guinée.’ À ce moment-là, le président a cessé de parler avec moi. Le téléphone était maintenant avec le ministre des Affaires étrangères, qui a continué à me traiter de tous les noms d’oiseaux : traître, déloyal. Il n’y a pas de mot qu’il n’a pas essayé. En réponse, j’ai répliqué aussi.
Cela s’est passé entre 16 heures et 17 heures. C’est suite à cela qu’aux environs de 19 heures, un détachement militaire composé d’éléments des forces spéciales et de la gendarmerie est arrivé à mon domicile à Kountia, où ils ont commencé à tirer avec des armes lourdes pendant plusieurs heures. Ils ont détruit beaucoup de choses chez moi et jusqu’à présent je n’ai pas un avis exact car j’ai envoyé un huissier faire le constat, mais ils ont refusé l’accès à ce dernier. »
C’est à la suite de son récit que les débats ont été clos et l’affaire à été renvoyée à ce vendredi 14 juin pour les plaidoiries et réquisitions.
Mohamed Ybno