Symposium de Louceny Camara : témoignages émouvants de sa famille, amis et collaborateurs
Décédé le samedi 20 août 2022 en détention, un symposium a été organisé à l’hôpital Ignace Deen pour rendre un dernier hommage à l’ancien député, ancien ministre, ancien président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et ancien syndicaliste. Lousény Camara.
Ici, il a reçu tous les honneurs de la part de sa famille biologique et politique.Avant de rejoindre sa dernière demeure dans la préfecture natale Macenta, ses conniassances ont fait des témoignages émouvants.
Son fils Amara Junior Camara : « Papa chéri, le meilleur père sur terre. Certes, tu as été un fils idéal pour la République de Guinée dont ta vie entière a été consacrée à la défense des intérêts moraux et matériels de ce pays. Papa chéri, tu as été pour frère Moussa, ma sœur cadette Hadja Moussoucoura et moi-même Amara Junior, un ami doux, attentionné, sympa mais aussi et surtout un éducateur rigoureux, vigilant honnête et sincère. Papa Chéri, je te promets de conserver et transmettre les mêmes acquis à notre benjamine Hadja Komassa âgé de six mois à peine qui n’a bénéficié ni de ta chaleur ni de la douceur de ta main…».
Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG : «les grands hommes ne partent jamais. Notre Camarade Louceny Camara a vécu pleinement. Il était humble, jovial, de contact très facile. Il a appartenu d’abord à la Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Microfinances de Guinée (FESABAG) où il a servi avec loyauté. Grâce à lui, l’Union Guinéenne d’Assurance et de Réassurance (UGAR) a survécu quand les opérateurs économiques véreux ont voulu fermer l’institution d’assurance. Nous étions également à la Banque Populaire Maroco-Guinéenne (BPMG) où il y a eu de grands problèmes avec le Directeur Général.A l’époque, il nous a donné d’utiles conseils dans le sens de protéger les travailleurs de la BPMG. Aujourd’hui, les pleurs et les émotions n’ont pas leur place parce que cet homme a servi son pays en occupant les postes de ministre, de député et de syndicaliste. Qu’on le veuille ou pas, il a inscrit son nom dans les annales de l’histoire de notre pays. Vous ne pouvez mettre quelqu’un en prison sans prouver sa culpabilité surtout quelqu’un qui est malade…».
Quant à Ibrahima Kalil Kaba, ancien ministre, témoigne aussi « très peu dans la vie politique de notre pays ont été syndicalistes, députés, ministres et présidents d’institutions républicaines. Ce que nous retenons en tant que collègue de feu Louceny Camara, c’est d’abord son pragmatisme. Vous l’avez tous connu comme ministre, mais nous nous l’avons connu surtout comme le premier conseiller du gouvernement en matière de résolution de conflit ».
A cette occasion, la famille du défunt se dit disposée à rembourser le montant que l’ex ministre de l’habitat doit à la CRIEF. »Louceny Camara, t’es mort en détention sans savoir les véritables raisons de ton arrestation cela en depuis de ton dévouement au service de la Guinée. A cette douloureuse occasion, toute la famille Camara et moi-même refusons de croire que c’est à cause de 20 millions de francs guinéens tu a été victime de tel acharnement du procureur Aly Touré, au point de te coûter la vie. Si c’est le cas, la CRIEF nous confirme et nous rembourserons avant de t’enterrer. Au cas contraire dites nous le montant réel que vous reprochez à mon frère. C’est le corps d’un musulman pratiquant qui mérite une garantie de remboursement des dettes avant son inhumation. Quelque soit le montant dit, sans hésitation, nous payerons pour le repos paisible de son âme », a martelé El hadj Ansoumane Camara, grand frère du défunt.
Mohamed Y