Expulsion de Guinéens de Belgique : un vol charter annoncé, mardi, à Conakry, premier test pour Morissanda
Le Royaume de Belgique prépare un vol charter militaire pour le mardi, 19 décembre prochain, à destination de Conakry avec à son bord plus d’une dizaine de Guinéens, tous arrêtés lors des contrôles de routine pour les titres de voyage.
Ces ressortissants, chefs de famille et ayant des enfants seront, sauf dernière décision, séparés de leurs enfants en Belgique. Leur âge varie entre 20 et 30 ans et sont détenus dans les centres fermés depuis un an pour certains ou plus pour d’autres.Une manifestation a même eu lieu devant l’ambassade de Guinée à Bruxelles pour dénoncer ce que beaucoup de nos compatriotes appellent « expulsion illégale et encouragée par le pouvoir de Conakry ».
« C’est illégal de détenir des gens comme des criminels condamnés. C’est un abus de pouvoir. Ici, nous estimons que les Belges travaillent avec les autorités guinéennes sinon comment comprendre que des laisser-passer soient délivrés alors que notre ambassade continue de nier les faits. Qui donne le laisser-passer? Qui autorise les expulsions côté guinéen? Pourquoi la Guinée encourage-t-elle les expulsions dans des conditions contraires aux conventions internationales ? », fait noter un membre de l’association d’aide aux sans-papiers.Récemment, indique notre interlocuteur, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun et aussi le Congo ont refusé l’atterrissage de vol charter dans leurs pays.Ces Guinéens sont détenus dans les centres fermés de de Vottem à Lièges, à 127 bis (non loin de l’aéroport de Bruxelles, à Zaventem), à Merckplace et Caricole(Zaventem).
Chose curieuse, cette déportation est annoncée plus d’un mois seulement après le passage du Dr Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires étrangères à Bruxelles. Lui qui avait promis récemment dans une capitale européenne qu’il ne toléra plus aucune expulsion irrégulière de Guinéens. Premier test donc pour Dr Kouyaté.
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