DEUX AMIS, DEUX CAMARADES, DEUX ICONES DU FOOTBALL GUINEEN…
Souleymane Chérif ‘’EL CRACK’’ et Ibrahima Sory Kalo ‘’REMETER’’ ont fait la fierté du football guinéen, aujourd’hui ils tiennent bon malgré l’âge. Kindia a été la pépinière de l’équipe nationale et du Hafia club, cette préfecture a fourni au football guinéen des footballeurs de qualité dont la réputation a transcendé les frontières nationales. Ils ont appartenu à la génération des joueurs qui ont joué pour la patrie avec le cœur et l’amour du football.
Ibrahima Sory Kalo connu sous le pseudonyme de REMETER a été un défenseur pour l’équipe fédérale de Kindia, le GANGAN FOOTBALL CLUB. Un club méritant qui rivalisait avec le célèbre Hafia et il était redoutable à la défense, de nombreux attaquants se souviennent de lui car il était intraitable. La rencontre de ces deux personnes donne lieu à des causeries amicales empreintes de chaleur et de gaieté. Des anecdotes, des railleries qui témoignent de la sincérité de leur amitié qui malgré le temps ne s’est pas émoussée.
Chérif Souleymane ‘’EL CRACK’’ a joué à de nombreux postes sur le terrain. Au départ il a été un grand attaquant, il avait le sens du but et souvent il sauvait son équipe dans des situations difficiles. Avec le Hafia club il s’est reconverti en défenseur central, on se rappelle encore de sa joute avec l’ivoirien Laurent Pokou, l’empereur baoulé qu’il a muselé au cours d’une rencontre ASEC- HAFIA. Il a été des odyssées de Kampala avec le Simba, de Ibadan avec Enugu Rangers, de Kinshasa avec le Vita club et enfin avec le Hearts of d’Accra pour le sacre continental.
Qui ne se souvient pas de la Tragédie de Bouaké avec la défaite sanglante de 3 buts à zéro grâce à la faveur de l’arbitre Kabamba et de la célèbre remontada au stade du 28 septembre de Conakry, du match de référence avec le club français de Saint Etienne. Ce sont là des souvenirs qui témoignent éloquemment de la valeur des coéquipiers de Souleymane Chérif, de leur détermination et de leur patriotisme. Normalement ces hommes doivent jouir de toute l’affection du peuple et des autorités guinéennes en re connaissance pour la gloire et l’honneur qu’ils ont donné au football guinéen.
Il est le seul ballon d’or guinéen ce mérite il l’a eu de par sa qualité sportive, sa combativité, son humilité et son amour patriotique. Souleymane Chérif est une icone du football guinéen en conséquence il est et demeure une bibliothèque pour les autorités sportives et pour les jeunes footballeurs qui ne le connaissent que de nom. Une telle valeur ne mérite pas d’être écarté des arcanes du football guinéen, il peut être un bon Directeur technique un excellent conseiller de la FEGUIFOOT.
Aujourd’hui le football guinéen a perdu ses repères, il se cherche dans les méandres de la mal gouvernance et de la subjectivité des responsables qui pensent plutôt à leur intérêt personnel qu’à celui de la nation. Alfred de Vigny dans la mort du loup écrit : « A voir ce que nous fûmes sur terre et ce que nous laissons après nous, seul le silence est grand tout le reste est faiblesse… » Il est impensable de croire que le pays de Souleymane Chérif de Petit Sory, de Remeter, de Papa Camara puisse connaitre une telle descente en enfer. C’est honteux et humiliant pour ces patriotes qui ont mouillé avec courage, sincérité et patriotisme le maillot pour leur patrie.
Il est aujourd’hui temps de se référer aux valeurs du passé en offrant au football guinéen ses lettres de noblesse, n’oublions pas que les guinéens étaient toujours qualifiés de brésilien d’Afrique.
Famany CONDÉ