FONCTION PUBLIQUE : AMATEURISME, INCOMPÉTENCE OU SABOTAGE ?

La paie du mois de décembre 2023 a été pour des milliers de fonctionnaires guinéens une équation à multiple inconnus. Plus de 16 milles agents de la fonction publique se sont retrouvés avec un bulletin nul. On se souvient du communiqué du ministre sur les réseaux sociaux et même à la télévision demandant aux agents à se soumettre au sempiternel contrôle, au risque de voir le salaire bloqué. Le monde s’attendait de voir les cas d’invalidité et d’abandon. Mais à la grande surprise de tous c’est un amalgame indescriptible qui est remarqué, car recensé ou non recensé se sont retrouvés dans cette même situation.

Julien Yombouno doit savoir qu’avant lui d’autres ministres ont échoué face à cette situation, des ministres méritants, plus expérimentés que lui dans la conduite des affaires administratives. Combien de contrôle a-t-il organisé depuis son arrivée à la tête de ce département ? Combien de milliards ont été injectés pour la recherche et l’assainissement de ce fameux fichier de la fonction publique ? Jusque là aucune solution sinon que troubler la quiétude des pauvres fonctionnaires obligés de fournir les dossiers perpétuellement pour un recensement hypothétique sans issue valable.

Aujourd’hui avec la fin d’année qui s’annonce, ils seront très nombreux ces agents de l’Etat qui verront leur sérénité administrative troublée et même leur quiétude morale également. Malgré que le salaire du fonctionnaire guinéen soit insuffisant, mais il représente au moins une source d’espoir. Se voir alors injustement privé de ce salaire par la faute de l’incompétence et de l’amateurisme du ministre Yombouno et des agents commis à ce travail. On se demande si réellement l’esprit du CNRD est présent dans ce département car la moralisation et la refondation y sont absentes. Le moyen subtil pour cela est de provoquer un mécontentement généralisé et nuire à la popularité du colonel et de son gouvernement.

Il n’est pas difficile de faire un tri pour un travail qui est bien fait. Mais comme il fallait s’y attendre le doute a toujours plané sur toutes les opérations de contrôle engagé par le Ministre Julien Yombouno. Il a déclaré avoir récupéré 11 milliards de francs guinéens sur la masse salariale. Ce montant selon lui a été récupéré sur les fictifs et les doublons mais malgré cette récupération, les salaires n’ont connu aucune amélioration. Après tout cela, on se demande que cherche ce ministre qu’il sache : « Qui trop embrasse mal étreint » dit une sagesse populaire.

Les sempiternels contrôles des effectifs doivent cesser, les agents de la fonction publique sont exténués par l’angoisse et l’anxiété qu’ils subissent pendant ces opérations. Les interminables photocopies qui demandent beaucoup d’argent, l’absence au poste de travail qui impacte négativement l’enseignement apprentissage dans les concessions scolaires et les regroupements intempestifs qui bouleversent leur équilibre moral. L’inexpérience, l’incompétence et le manque d’expérience sont à la base des complications rencontrées dans l’inscription des candidats au concours de recrutement à la fonction publique.

C’est un autre domaine qu’il faut suivre car, les jeunes à la recherche du premier emploi sont exaspérés à cause des dossiers à fournir et le montant que cela exige. De mémoire d’homme, jamais un concours de recrutement à la fonction publique n’a exigé autant d’argent pour la participation. Doit-on parler d’arnaque ou de manque de sincérité dans ce programme qui a recouvré des milliers de millions de nos francs. Pour cela, il faut éviter toutes les pratiques d’antan car, celui des conservateurs de la nature est resté jusque là sans suite.

Famany Condé