LE CONOR : VOX POPULI, VOX DEI…
Le Comité de Normalisation mis en place pour réguler les problèmes qui minent le football guinéen, a manqué à sa mission. Au lieu de trouver les moyens pour la mise en commun des acteurs du football, il a plutôt contribué à l’exacerbation et à l’élargissement du fossé qui les sépare. Par sa nocivité, le peu d’entente qui caractérisait cette entité a volé en éclat sous l’action égoïste des éléments qui le constituent. Jamais de mémoire d’homme un CONOR n’a duré deux ans, seulement en Guinée et pour cette fois-ci. C’est une honte de voir étaler au grand jour l’irresponsabilité et le manque de patriotisme qui caractérise ces acteurs du football.
On comprend alors pourquoi ce football guinéen ne progresse pas quand il est caractérisé par une telle dissension basée sur la sauvegarde d’intérêts égoïstes et non le patriotisme. A chaque fois des bisbilles dans cette entité, on se ligue les uns contre les autres, rien que pour assouvir un dessein mercantiliste. Les arrivistes et les opportunistes qui truffent cette entité, ne manquent jamais de stratégie pour diffamer, discréditer et opposer les uns aux autres. Pour défendre leurs intérêts égoïstes ils sacrifient sans état d’âme l’avenir des jeunes et du football guinéen.
Pourquoi ne pas s’entendre si réellement l’objectif visé est le développement du football au lieu de cela, on assiste à une véritable animosité, une querelle fratricide pour un positionnement hiérarchique. Le clivage et le clanisme caractéristique du football guinéen prouve à suffisance le mal qu’il couve depuis de longues années. Puisque le CONOR a échoué lamentablement dans sa mission, il ne s’agira pas simplement de mettre fin à son existence mais d’auditer leur mandat pour exhumer leur mauvaise gestion. Cette rivalité, cette mésentente que connait aujourd’hui le monde du football en Guinée est la mise en évidence du manque de patriotisme de ses acteurs.
L’égo surdimensionné, le manque de franchise, l’hypocrisie et le clientélisme sont devenus des stigmates pour le football guinéen qui peine à retrouver sa grandeur d’antan. Tout le temps on parle de la mésentente entre les acteurs de ce sport, sont-ils là pour honorer le football en le poussant à l’avant ou, ils sont venus faire fortune avec cette institution. Des petites gens plus dangereuses que des punaises de lit ornent le quotidien de ce football, on s’y accroche comme une sangsue pour se délecter inconsciencieusement de ces instances au lieu de se mettre à l’œuvre pour le rayonnement du football.
Il est alors temps de revoir cette situation pour éviter à la jeunesse guinéenne le fiasco qui pointe déjà à l’horizon. Il faut savoir choisir entre l’égo et la patrie, éviter tout amalgame entre l’individu et l’institution. C’est une honte de montrer au monde les faiblesses et le mauvais penchant qui entravent l’entente entre les fils du pays. Si en 58 la Guinée a su donner le bon exemple au monde, il est inacceptable aujourd’hui que les guinéens ne puissent pas s’entendre autour d’une élection. Des grands hommes ont dirigé cette instance du football, jamais ces périodes fastes n’ont connu un tel désaccord. On est donc en droit de se poser la question suivante :
Ces acteurs se battent-ils pour la promotion du football guinéen ou pour leur propre promotion ?
Famany Condé