Le football guinéen, est-ce la faute du système ou à un individu ? ( Famany Condé)
Depuis la fin des années 80, le football guinéen se cherche mais en vain. Pendant la révolution le sport guinéen en général faisait la fierté nationale. On se rappelle du triplé du célèbre Hafia, une première continentale et la finale du nul perdue face au Maroc, constituent un palmarès honorifique pour le football guinéen. Après cette glorieuse époque, le football guinéen a amorcé sa descente aux enfers avec des défaites parfois humiliantes comme celle face à la Côte D’ivoire 5 buts à zéro. Le Syli national est devenu le tambour commun pour tous les pays de la sous-région. L’issue de toutes les rencontres était connue à l’avance, c’était inexorablement la défaite.
Lorsqu’un système a atteint son apogée il faut le changer avec des hommes nouveaux, des principes et une organisation nouvelle. Le diagnostic du football guinéen a été mal posé, au lieu de revoir le système on s’est plutôt attaqué aux hommes. Quand on fait une rétrospective de la valse des entraineurs qui se sont succédés à la tête du Syli national, le nombre est important. Aucune amélioration n’a été obtenue à cause de l’immobilisme du système devenu caduque et hostile au renouveau. Le Syli national était l’abonné des premiers tours, on le comparait d’ailleurs à la politique qui ne connaissait que le premier tour lors des élections.
Le malaise du football guinéen est profond, il résulte d’une hypocrisie collective d’individus égoïstes qui phagocytent ce sport en faisant main basse sur lui pour leurs intérêts égoïstes. Toute personne qui peut faire évoluer le football dans le droit chemin est combattu, on préfère des corrompus corrupteurs qui ne se gênent point de raquette des footballeurs. Pour être sélectionné, le joueur devait accepter partager sa prime avec ces agents, quelle honte. Une guerre fratricide s’est engagée entre les dirigeants du football, la FIFA et la CAF ont été obligées de mettre en place un comité de normalisation. Et voilà maintenant près de deux ans que le football est géré par un autre CONOR qui a du mal à organiser les élections de la Fédération.
C’est ce qu’il faut dénoncer et non s’acharner contre un individu qui n’a fait que prouver son patriotisme et son engagement pour sa patrie. Le problème en Guinée est que tout le monde est technicien, entraineur et connait mieux que quiconque les tactiques et techniques. C’est pour cela qu’il y a sur la toile des critiques absurdes qui dénotent l’étroitesse d’esprit de ceux qui le font. Le Guinéen a la réputation de renier tout, pour exemple, aucun président de ce pays n’est bon de Sékou Touré à Alpha Condé en passant par Lansana Conté Dadis et Konaté. Tous ces chefs ont été critiqués diffamés et même insultés par certains individus égoïstes et malveillants.
Aujourd’hui cette horde malveillante s’acharne contre Kaba Diawara qui a pourtant réussi à qualifier le pays quelle que soit la manière. Pour cela on devait le féliciter et non le trainer dans la boue comme le font maintenant ses détracteurs. Il y a combien d’expatriés qui se sont succédés à la tête du Syli national qui n’a même pas atteint la demie finale à plus forte raison la finale. Ils ont été tous remerciés pour faute de résultats pourtant, ils étaient de grands entraineurs bradés de diplômes. Quel entraineur venu en Guinée n’a pas souffert pour son salaire, le dernier en date a été Paul Putt. Qui sait d’ailleurs si Kaba Diawara n’est pas victime de la même situation. Des petits journaleux se servent de leur position pour s’attaquer à ce bon monsieur au lieu de dénoncer cette pourriture qui gangrène le football.
Même si on envoie Pep Gardiola, Mourinho ou autre en Guinée le Syli n’ira nulle part à cause des mésententes qui le minent de l’intérieur. Quand on fait confiance à quelqu’un il faut lui laisser les mains libres que de vouloir lui imposer des joueurs qui ne sont pas de son choix. Éric Cantona, David Ginola et tant d’autres joueurs se sont vus refusés de sélection mais, la vie ne s’est pas pourtant arrêtée pour eux. Les guinéens aiment dramatiser les choses on veut créer un problème là où il n’y a pas. On crie partout il faut le remplacer, certains disent même que Kaba Diawara risque d’être un problème au CNRD quelle exagération, peut-on dire que de telles affirmations viennent d’hommes responsables ? Si Kaba Diawara avait la même mentalité que ses détracteurs, il allait les suivre dans leurs bêtises mais, il est plus responsable et reconnait n’avoir pas été choisi par eux.
Les petits gens, les quémandeurs de revenus, les saprophytes qui se meuvent au nom de certains individus tapis dans l’ombre, ne songent qu’à ce qu’ils peuvent empocher et jamais au progrès de la sélection nationale. La grande conspiration qui a été ourdie contre Antonio Souaré par les mêmes individus malveillants a conduit la FEGUIFOOT où ? Il faut que les guinéens apprennent à travailler et non à s’ériger en oiseau de mauvaise augure pour les bonnes personnes. Ce que ces individus doivent savoir, Kaba Diawara n’est pas un indigent ou un mendiant, il ignore les mesquineries, l’hypocrisie qui caractérise ces hommes de mauvaise foi. Pour lui, il pose le problème tel qu’il le voit et a confiance en ses choix, il privilégie une sélection et non un individu. Tout le monde a flatté Pep Gardiola avec Man City mais il n’est jamais descendu sur le terrain, ses joueurs ont eu la volonté et la détermination d’acquérir ce titre et ils l’ont fait. Tout comme la sélection marocaine, les joueurs marocains ont prouvé leur engagement pour leur patrie, ce n’est pas leur entraineur.
Soyons plus réaliste et plus raisonnable, on ne fait que récuser à chaque instant les entraineurs, il faut maintenant chercher à comprendre les raisons profondes de cette situation. Comme le dit cette sagesse nationale : « Tu grimpes un premier palmier, un second, un troisième tu te plains de fourmis, au quatrième essaies de voir si elles ne résident pas dans ta chemise ». En réalité la valse des entraineurs devrait normalement nous permettre d’avoir une sélection meilleure mais hélas ! Ce qui est difficile à dire c’est que le lucre a plus d’importance pour nos footballeurs que le patriotisme, on voit les sénégalais, les gambiens, les maliens et les burkinabés comment ils se comportent sur le terrain. Nombreuses personnes ont souvent dit que les joueurs sélectionnés donnent plus de performance dans leurs clubs que dans la sélection nationale.Il faut accorder la paix à Kaba Diawara et chercher à trouver la solution à cet épineux problème qui ronge le Syli national. Le Hafia, le Syli national de jadis, les joueurs avaient un tel degré de patriotisme qu’ils n’ont jamais pensé au lucre et jusqu’aujourd’hui ils jouissent encore de cette réputation. Il faut conscientiser les footballeurs qu’ils sachent que le tricolore national est plus que les milliers de francs qu’ils réclament. Si on capitalisait tout l’argent investi dans cette sélection nationale sans résultat, ce montant aurait pu construire au moins un stade. Mais quand il y a plusieurs bouches qui s’ouvrent pour recevoir leur part, le football guinéen n’ira nulle part. ce n’est pas Kaba Diawara qui est le problème mais, le système qui s’est englué dans des traquenards d’individus malveillants et apatrides. A vouloir remercier Kaba Diawara en ces moments, c’est signer la disgrâce de la sélection nationale car, le guinéen ne voit que les effets et non la cause.
Pour le moment qu’il plaise ou déplaise, Kaba Diawara est le coach du Syli national, messieurs les détracteurs retenez une fois pour toute, que ce jeune n’est ni un mendiant ni un indigent.