Media : les travailleurs de CIS Media réclament 18 mois sans salaire à leur patron
Les travailleurs de CIS Media ont battu le pavé ce mercredi 20 mars 2024 devant leurs locaux de l’entreprise. Motif : réclamer 18 mois arriérées de salaire à leur PDG, Mamadou Antonio Souaré.
Regroupées devant les locaux de Cis Medias, sis à Lambanyi,ces travailleurs se sont faits entendre avec des slogans : « On veut notre argent » « Trop c’est trop» « On réclame notre droit » «On a trop supporté » « Notre patience a des limites».
Interrogé, Pierre Fatewa Diawara est revenu sur les raisons principales de la grève après plusieurs rencontres avec le patron du Groupe, Mamadou Antonio Souaré. « C’est une réalité qui dure depuis 18 mois. Ça fait 18 mois qu’on ne perçoit pas de salaires. Dans un premier temps, c’est parti d’une crise que tout le monde connaît. Mais la crise s’est amorcée. Ce qui fait qu’aujourd’hui qu’on a décidé de prendre notre responsabilité et réclamer nos droits. On a présumé la bonne foi de nos responsables. Parce que plusieurs fois, on a eu des rencontres au cours desquelles, ils nous ont promis de régulariser nos situations. Donc, il y a eu une première rencontre où il y a eu des promesses et des dates qui n’ont pas été tenues et derrière, il n’y a pas eu d’explication. Deuxième rencontre, il y a pas eu d’engagement tenus ni d’explication pour nous dire pourquoi on n’a pas été payé. » explique-t-il
Et d’ajouter : « Ce qui nous a fait sortir de notre tranquillité, c’est qu’à l’orée du Ramadan, il nous a été promis qu’on sera payé. Mais n’y a rien eu et n’y a pas eu d’explication. On s’est rendu compte qu’ils sont en train de nous infantiliser. On s’est dit que c’est un ras-le-bol, on en a marre. On a perdu nos dignités à la maison face à nos responsabilités. C’est pourquoi nous avons écrit une correspondance adressée à la direction générale de SAM GBM pour leur dire que nous personnels de CIS Médias nous réclamons nos salaires. La date butoir, c’était hier mardi qu’on avait donné comme dernier délai. On a dit si rien n’est fait à partir d’aujourd’hui mercredi, justement qu’on rentrerait en grève. D’où la manifestation de ce matin ».
C’est pourquoi, ce mercredi, ces travailleurs ont mis leur menace en exécution en boudant le travail.« On s’est rendu compte qu’ils nous infantilisaient. On a perdu toute dignité sociale puisqu’on a des familles à la maison et qu’on arrive pas à s’occuper. Nous avons prévu beaucoup d’autres actions. L’arrêt des programmes télé et radio va être effectif aujourd’hui. On est désormais dans une bataille ouverte. On ne va rien lâcher. Notre mouvement va aller jusqu’au bout, jusqu’à la satisfaction effective de notre combat », a fait savoir Pierre Fatewa Diawara au nom du personnel.
Sur les lieux, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) s’en est saisit du dossier. Une revendication que juge légitime le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG).
Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat dit avoir rencontré les deux parties. ” Nous avons rencontré les employés qui réclament des arriérées mais aussi la direction. Ce qui reste clair, il y a des arriérées que la direction doit aux employés. Elle ne le nie pas. Ça c’est un aspect très important”, résume le patron du SPPG.
Pour lui, les grévistes sont bien en droit de réclamer les dus “indispensables pour faire vivre leurs familles“. Aussi, selon le syndicaliste, quand un employé perd son emploi, il perd sa dignité. « Le SPPG témoigne toute sa solidarité. Vous avez tout notre soutien. Nous allons vous accompagner dans ce dossier pour que vous soyez établis dans vos droits. Nous avons rencontré le directeur exécutif du groupe. Il doit être en route pour rencontrer le PDG. Et le syndicat, dans les heures qui suivent, va rencontrer Monsieur Antonio Souaré. Il y a cette éventualité soit aujourd’hui, soit dans les soixante-douze heures qui suivent », assure Sékou Jamal Pendessa aux grévistes.
Pour l’heure, aucun terrain d’entente n’est trouvé entre le PDG Antonio Souaré et ses travailleurs.
Mohamed Ybno