Riposte à l’épidémie de la MPOX en Guinée : vers l’élaboration d’un guide de prévention, de diagnostic et de prise en charge…
La République de Guinée a notifié le mois d’août dernier son premier cas de MPOX. Depuis ce jour, la Guinée comme de nombreux pays, n’est pas à l’abri de la menace de la variole de singe, en tenant compte de la proximité géographique de la Guinée MPOX endémiques et de l’existence des mouvements des populations, le risque d’introduction et de propagation du virus est très élevé.
Pour faire face à cette menace potentielle, la société guinéenne de pathologie infectieuse ( SOGUIPI) en collaboration avec la direction nationale de l’épidémiologie et de la lutte contre la maladie à travers le ministère de la santé et de l’hygiène publique, sous financement de l’organisation ouest de la santé a initié ce lundi 27 septembre 2024 à Coyah, la session d’élaboration et de validation des directives nationales de prise en charge des cas de MPOX. La cérémonie a été présidée par le directeur préfectoral de la santé de Coyah.
Le présent atelier qui va s’étendre sur six (6) jours va permettre aux participants d’élaborer un guide qui leur permettra de formuler des recommandations pertinentes pour la prévention, le diagnostic, la prise en charge des cas de Mpox incluant le soutien psychosocial pour les patients et leurs entourages.
Selon les initiateurs, cet atelier qui se tiendra jusqu’à 28 septembre (23 septembre au 28 septembre), a pour objectif de développer un guide complet et pratique pour la prise en charge du Mpox, destiné aux professionnels de santé pour l’amélioration des soins aux patients, la réduction de la transmission du virus, et la minimisation des impacts sanitaires.
Avec l’accompagnement des partenaires comme l’organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Pépé Bilivogui, secrétaire général d’ONE HEALTH, représentant des partenaires, indique qu’au niveau de l’OMS des efforts sont en train d’être fournis par l’institution et tous les autres partenaires.
« Au niveau de l’OMS, nous avons mis en place un système de gestion de cette pathologie. Également, nous avons introduit une requête de beaucoup de médicaments, environ 113 molécules, et nous sommes en attente de réponse. Donc, c’est pour dire que l’OMS en Guinée et ailleurs n’a vraiment pas croisé les bras et on est en train de fournir des efforts qui vont nous aider à faciliter la prise en charge des cas éventuels. «
Pour le Professeur Mamadou Saliou Sow, président de la Société guinéenne des Pathologies infectieuses et tropicales, l’idée d’élaboration du guide est venue depuis que la maladie MPOX a été déclarée comme étant un problème de santé publique de portée internationale.
« Et donc, ce qui veut dire que tous les pays doivent se mobiliser, selon l’Organisation mondiale de la santé, dans la lutte contre cette maladie. Et comme si vous avez une maladie dans un pays, la première des choses à faire, c’est de former, c’est de faire un guide de prise en charge. Et c’est dans ce cadre que la SOGIPIT, en collaboration avec le ministère de la Santé, est assistée par l’OOAS et a fait l’idée d’élaboration de ce guide conformément au plan stratégique de lutte contre la MPOX. Donc, conformément au plan stratégique du ministère de la Santé.
Lors de son exposé, il a présenté aux participants tous les aspects cliniques de MPOX, y compris les complications liées à cette maladie, notamment les complications oculaires, les complications psychosociales, etc.
» Donc c’était faire en sorte que tous les collègues aient un même vocabulaire pour la prise en charge de cette maladie. », dit-il
Le professeur Keita Mamadi Mory, psychiatre, addictologue, quant à lui exposé sur le soutien psychosocial
« Alors, cette thématique me tient beaucoup à cœur dans la gestion des épidémies en Guinée. Parce que, tout comme la population, les malades ont besoin d’informations. Et qu’elles soient des informations précises, claires et très pratiques.
On a été confronté en 2014 à la maladie du virus Ebola. Ensuite, en 2019, nous avons été confrontés à la COVID-19. Alors, ces épidémies ont pratiquement mis à nu le système national de santé en Guinée.
C’est-à-dire que ça nous a permis de voir tous les déficits de fonctionnement de notre système de santé.
Et c’est pourquoi l’épidémie, comme le diraient certains scientifiques, représente vraiment une opportunité pour nous, qui doit nous permettre de prendre des leçons par rapport au passé. Les cas de rumeurs, les cas de mauvaise gestion qu’on a pu enregistrer. C’est pourquoi aujourd’hui, nous sommes là, justement, pour prendre le devant, devant l’avenir.
Si la maladie est déjà en Guinée, il est donc important pour les spécialistes de prendre le devant pour mettre en place un guide de prévention de cette maladie. C’est ce qui va leur permettre de recevoir, à partir de ce document, les conseils pratiques.
« Et moi, je suis intervenu sur le soutien psychosocial. Qu’est-ce que nous pouvons apporter à la population, comme soutien, psychologiquement, aider la population à faire face à une catastrophe ? Que ce soit cette maladie maintenant, ou à une autre catastrophe, la population a besoin d’avoir des informations, d’une manière précise, là-dessus, pour éviter les rumeurs.
Donc, tous les participants devraient s’approprier de ces conseils-là. Il doit d’abord former une équipe, qu’on appelle l’équipe pluridisciplinaire, une équipe de travail technique, qui va être formée sous le soutien psychosocial, à apporter aux malades… »
En présidant la cérémonie, le directeur préfectoral de la santé de Coyah, au nom du ministère de la santé et de l’hygiène publique déclaré que la lutte contre cette maladie dans un contexte de multisectorialité pour lequel chaque partie prenante doit se sentir concerner .
» Cet atelier qui s’inscrit dans le cadre de reflétions sur cette maladie servira de moyen pour aider les parties prenantes à se préparer pour une éventuelle riposte. », martèle Dr. Sékou Ggnoma Camara
A la fin de cet atelier, les résultats attendus sont entres autres
– un guide structuré couvrant tous les aspects de la prise en charge du Mpox est validé et diffusé ;
– le guide est adopté et validé auprès des professionnels de santé et des institutions ;
– le guide est appliqué dans les établissements de santé.
Mohamed Ybno