SANTÉ : La Guinée abrite la 5éme réunion annuelle de l’Alliance CPS

Ouverture ce mardi 28 février dans la capitale guinéenne,  des travaux de la 5éme réunion  annuelle de l’Alliance CPS. La cérémonie  s’est déroulée dans un complexe hôtelier de la place regroupant  les responsables des programmes nationaux de lutte contre le paludisme à travers le monde. Ces acteurs de la santé durant trois jours  échangeront  sur les pratiques de lutte contre le paludisme.

Cette 5éme réunion de l’alliance  de Conakry qui s’étendra sur trois jours doit être un moment pour chacun des pays ici présents, et pour l’ensemble des partenaires, l’occasion d’approfondir ou de réajuster certaines pratiques  en matière de mise en œuvre de la CPS, mais surtout de partager  d’expériences et de création de nouveaux partenariats. Comme pour dire aussi que cet échange d’idées  et de points de vue aidera les participants  a non seulement à préserver la pertinence  de la CPS, mais aussi à la maintenir au centre des stratégies de lutte contre le paludisme.

Pour rappel,  la CPS (chimioprévention du paludisme saisonnière) consiste à administrer aux enfants éligibles,  âgés de 3 à 59 mois, trois doses du médicament (sulfadoxine – pyriméthamine + amodiaquine  (SP+AQ) pour une période de trois ans.  Ces dix dernières années,  en absence de vaccin contre le paludisme,  plus de 700 millions de doses de chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) ont été administrées aux jeunes enfants dans les régions du monde frappées sans pitié par le paludisme.

Pour cette rencontre de Conakry dira  Erin Eckert, directrice de l’alliance CPS: «  il sera question  de parler de deux choses. Il s’agit des campagnes CPS qui ont eu lieu l’année dernière pour voir les succès. Et puis de planifier les campagnes pour cette année, en ce qui  concerne la quantité des médicaments, les ressources humaines nécessaires. Ce sont les deux grands sujets de cette réunion.  Après ces trois jours, on attend que chaque pays ait son plan pour la campagne qui commence dans ces pays fin juin début juillet. »

Quant au suivi de ces campagnes, Charlotte Eddis du  suivi évaluation CPS, précise que :  » dans le cadre de la CPS ce sont les agents de santé qui vont sur le terrain faire le porte à porte, donner les médicaments à tous les enfants âgés de moins de 5 ans. Maintenant ce qui compte pour nous c’est de savoir combien d’enfants ont été touchés. Si on pensait qu’il y avait 700 mille  par exemple et puis on en a seulement vu 350 mille, ça nous interpelle où sont les autres  enfants. Et s’il y a plus de 700 mille, on se dit que les enfants sont venus de quelque part… »

En Guinée la campagne CPS de cette année 2023 s’annonce  dans un contexte de défi.   Ainsi, le département annonce le déploiement  de  toutes les ressources nécessaires pour relever les défis notamment le respect des dates  programmatiques de la CPS, l’amélioration des primes des acteurs au niveau opérationnel,  la coordination pour la gestion des interférences sur le terrain.

En présidant la cérémonie au nom du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Bachir  Kanté, conseiller et représentant du ministre à cette cérémonie a indiqué que la lutte contre le paludisme est l’une des  priorités de leur  politique générale de santé. «  C’est pour cela que le gouvernement s’engage à faire tout son possible pour accompagner le programme national de lutte contre le paludisme.  Nous aimerions que cette réunion de Conakry puisse aboutir à des recommandations fortes qui feront en sorte que des jalons puissent être mise en place pour vraiment éradiquer cette maladie que n’a que trop durée dans notre continent

De son côté, le représentant résident de l’OMS,  Dr Konan Kouamé tient à dire   :  la lutte contre le paludisme doit bénéficier de beaucoup d’attention de notre part, car elle n’est pas seulement un problème de santé en Afrique,  mais aussi un réel défi socio-économique qui touche le développement.  Bien que le paludisme soit évitable  traitable,  il continue d’avoir des conséquences dévastatrices sur la santé et les moyens de subsistance des populations en Afrique subsaharienne. »

En prenant part aux travaux de Conakry, il se dit convaincu que durant ces trois jours de discussion au cours de cette réunion, ils vont   aboutir à des suggestions, des recommandations pertinentes et réalistes dont il à  formuler  quatre éléments clés :

«  C’est d’abord de mettre en place urgemment toutes les stratégies et les mécanismes en vue d’assurer la continuité des soins préventifs et curatifs .il faut assurément mettre en place les mécanismes nécessaires afin que tous les intrants, les ressources humaines soient disponibles dans toutes nos structures de santé et aussi mettre en œuvre des stratégies de lutte antipaludique. Il faut également renforcer le leadership national des pays pour booster davantage l’action multisectorielle, la mise en œuvre des  politiques fondées sur des évidences et l’utilisation des données locales désagrégées, l’adoption de directives adaptées au contexte de chaque pays et le renforcement de la coordination entre toutes les parties prenantes.  Troisièmement,  il s’agit de mettre en avant dans nos stratégies d’une part la promotion des soins de santé primaire et d’autres part les soins centrés sur des personnes tout au long de la vie à travers un véritable renforcement du système de santé »

A signaler que, la présente rencontre de Conakry sera aussi, l’occasion  de la célébration  du 10éme anniversaire de la publication par l’OMS  de la recommandation de cette intervention.

Mohamed Y