Guinée: immersion au cœur du réseau de corruption du CNRD

Après vingt huit mois de tourmente, d’atermoiements, de tâtonnements , de surplace, d’imposture, d’amateurisme et de mégalomanie, le CNRD fait désormais face à l’épreuve implacable de l’exercice du pouvoir et à la dure réalité du commandement.

L’espoir suscité chez le peuple de Guinée a viré au cauchemar en raison de l’amplification des erreurs et pratiques du passé telles qu’entre autres : le népotisme, le favoritisme, le clanisme, l’enrichissement illicite, l’instrumentalisation des institutions républicaines, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière etc.

Notre aspiration profonde à la moralisation de la vie publique, clamée haut et fort sur tous les toits par le CNRD, a été abusée, et le SONAPGATE, dernière illustration en date de la corruption industrielle dans notre pays, rappelle l’échec cuisant de la junte dans ce domaine.

Que dire de la justice infantilisée, théâtralisée, sélective et réduite à sa plus petite expression. Notre pays offre au monde un spectacle désolant avec l’irruption d’une juridiction spéciale baptisée CRIEF dont la crédibilité est ensevelie sous les décombres de son inaction avec à sa tête un procureur aux ordres. Tout ceci s’apparente à une vaste farce! Le Colonel Mamadi Doumbouya, puisqu’il s’agit de lui, a trompé le peuple et a trahi son serment.

Au lendemain du 05 septembre 2021, une commission occulte composée d’amis, de copains, de coquins, de parents et de connaissances dont Djiba Diakité, Dansa Kourouma, Ousmane Doumbouya, Amara Camara, Papa Fofana, Bill, Mory Condé et d’un certain Abdoulaye Diallo (promotionnaire de Mamadi dans la légion Française, actuellement conseiller auprès de Amara Camara et Président du Conseil D’administration de la SOGEAC), a eu pour mission de procéder à la désignation du premier ministre, du président du CNT et des Directeurs des EPA et des régies financières.Ce sont les membres de cette fameuse commission qui se sont opposés à la nomination de Khalifa Gassama Diaby comme Premier ministre et Me Mohamed Traore ancien bâtonnier comme ministre de la Justice garde des Sceaux, esquivant les cadres intègres, indépendants et libres.

Ces hommes de main de Mamadi Doumbouya ont procédé, sans exception, à la nomination des nouveaux promus à toutes les fonctions stratégiques. Ils sont impliqués aujourd’hui dans tous les marchés publics de l’Etat et ils ont des commissions mensuelles qui leur sont versées par tous les Directeurs d’EPA et des principales régies du pays.

La rectification institutionnelle a finalement accouché d’une souris et la Guinée, pays de tous les paradoxes et de l’inversion des valeurs, se noie dans les atermoiements d’une junte en perdition.Autres paradoxes ! Pourquoi les 90 % des DAAF du régime Alpha Condé ont été reconduits? Pourquoi la CRIEF ne s’intéresse pas aux 6 milliards de GNF que l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Amadou Damaro Camara, affirme, avec preuve à l’appui, avoir laissé à la BCRG?

Pourquoi ceux qui ont assuré l’intérim de l’Administration parlementaire et les chefs actuels du CNT ne sont-ils pas capables d’édifier l’opinion publique sur cette question ?

Est-il logique que les DAAF soient reconduits et que les ordonnateurs seuls croupissent en prison?

Et quelle a été la destination prise par les montants que le Pr Alpha Condé avait laissés dans certaines missions diplomatiques ?

Quid d’une partie du Budget de Souveraineté du Président d’alors mis en banque dans toutes les régions administratives ? Ou sont allés ces fonds?Quid des millions de dollars et d’euros saisis au Palais Sekhoutourea, le 05 septembre 2021 ?

Est-il possible de montrer un document attestant du reversement de ces fonds à la BCRG ou au Trésor ? D’ailleurs, comment comprendre que des dirigeants qui tiennent à se faire passer pour des paragons de vertu et des hercules de la bonne gouvernance, refusent de se soumettre à une des règles les plus élémentaires de transparence en matière de moralisation de la vie publique à savoir la déclaration de patrimoine ?

Dans la Guinée de Mamadi Doumbouya, les scandales de détournement de fonds, de marchés de gré à gré et de corruption succèdent les uns aux autres .

En fin de compte, ce qui vaut plus que tout pour lui, c’est la conservation du pouvoir à des fins d’enrichissement personnel et clanique. Les ressources du pays sont destinées, non pas à assurer le bien-être des Guinéens mais à récompenser ceux qui l’aident, le soutiennent et l’encouragent dans la confiscation du pouvoir avec quelques actions de feu de paille.

Les trafiquants de drogue, des bandits à cols blancs, sont parvenus à se recycler en se glissant dans les hautes sphères de l’administration publique, mettant ainsi notre pays en danger.

𝗦𝗘𝗞𝗢𝗨 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢