LA RECRUDESCENCE DES ACCIDENTS DE LA ROUTE A QUI LA FAUTE ?

La route ne cesse d’endeuiller des familles. Chaque jour qui passe offre son lot de victimes, de blessés graves et de dégâts matériels importants. Toutes les routes sont exposées à ce qui peut être qualifié de calamités. On se demande très sincèrement ce qui peut être la cause de ces accidents récurrents. Est-ce l’état de la route ou les mauvaises manœuvres des chauffeurs ? L’un dans l’autre ces pertes en vies humaines commencent à devenir inquiétantes.

La route nationale N°1 connait quotidiennement les accidents mortels, entre Coyah –Kindia, Kindia-Mamou et jusqu’à Kankan. Des accidents mortels qui font des dizaines de victimes et plusieurs blessés graves. Avec le bitumage de la route et la construction des ouvrages de franchissement et les déviations tronçons sinueux et dangereux, cela en réalité devait réduire au maximum les accidents de la route. Malheureusement on a l’impression que ces intenses travaux n’ont contribué qu’à augmenter le rythme des accidents et le nombre des victimes.

Toutes les autorités qui gravitent autour de ce secteur ont leur part de responsabilité dans cette recrudescence des accidents de la route. Le syndicat donne l’impression de défendre ses intérêts pour la simple raison que la plupart des véhicules de transport appartient aux syndicalistes. On ne se soucie pas de l’état des véhicules qui ne sont soumis à aucune visite technique, malheureusement on se contente d’encaisser le lucre produit par leur activité.

La gendarmerie qui n’arrive pas à assurer un réel contrôle sur les véhicules qui manquent tous des préalables de sécurité. La surcharge des passagers qui réduit la liberté de manœuvre des conducteurs, des chargements hors gabarit et plus que la capacité du véhicule.

Les chauffeurs souvent des jeunes formés dans les autoécoles à la va vite contrairement aux anciens qui mettaient des années avant d’avoir droit au permis de conduire. Des jeunes insoucieux irresponsables qui agissent presque tous sous l’effet d’excitants déconseillés derrière le volant. Ils n’ont aucun respect pour la vie des passagers et disent qu’il suffit de donner 50 milles francs et un sac de riz pour un passager tué.

A peine d’ailleurs s’ils maitrisent le code de la route car, les dépassements défectueux en troisième position sont souvent la cause des accidents mortels. L’indiscipline des conducteurs les expose trop souvent à des actes malveillants dans la circulation et avec les passagers.

Les travaux publics doivent aussi rendre la route parlante avec les bandes continues et discontinues, les panneaux de signalisation qui indiquent les courbes et les ouvrages de franchissement. La route doit parler pour éviter tant soit peu les accidents de circulation.

Il revient donc à l’Etat de prendre des mesures coriaces contre les accidents de la route, en remontant les bretelles au syndicat et aux agents de la sécurité routière. Veillez strictement à l’état des véhicules de transports, les bus, les taxis et surtout les gros porteurs qui semblent échapper à tout contrôle tant technique qu’administratif. Il faut absolument que le nombre de passagers dans les taxis soit respecté 3 à l’arrière et 1 devant, cela réduirait drastiquement les risques d’accidents.

Malheureusement dans les gares routières et au niveau des points de contrôle on se contente plutôt de l’argent que de la vie et de la sécurité des voyageurs.

Le dernier accident survenu sur la nationale Guékédou-Macenta est illustratif du manque de contrôle dans les gares routières et des agents de la sécurité routière. Le nombre de passagers requis n’est jamais respecté, les bagages sont introduits entre les sièges, dans l’allée et sur le toit, c’est tout cela qui a fait le nombre de victimes et de blessés. On a toujours flétri le transport mixte malheureusement il est quotidiennement pratiqué. Ceux qui ont choisi de faire carrière dans le transport doivent absolument respecter les conditions idoines de cette activité. Un véhicule pour le transport des passagers et un autre qui assure le transport de bagages cela pour éviter les éventuels catastrophes routières.

Il faut que l’on applique les mesures de contrôle technique des véhicules et aussi veiller à l’âge des camions à l’importation car ces vieux engins sont non seulement responsables de la dégradation du bitume mais aussi des accidents à cause des stationnements dangereux sans triangle de signalisation. On se contente de mettre des feuilles pour signaler leur présence soit dans les virages ou sur les montées ou tout dépassement est dangereux.

Les cause étant connues, il ne reste plus qu’à prendre des dispositions draconiennes contre les délinquants de la route. Une forte amende et un emprisonnement de 2 à 3 ans pour tout chauffeur qui commet un accident mortel. Comme la peine de mort est interdite sinon dans un passé pas assez lointain, les cas d’accidents mortels étaient suffisamment rares à cause de ce qui attendait les coupables. Il faut assurer la sécurité des passagers et sévir contre l’indiscipline de certains chauffeurs qui n’ont aucun respect pour les personnes qu’ils transportent. Les guinéens ont eux aussi le droit aux bonnes conditions de transport à l’image des autres pays de la sous-région qui ne sont en rien supérieurs à nous sauf le manque de rigueur dans l’application des mesures sécuritaires et adminsitratives.

Par Famany Condé