L’atermoeiment de l’occident ou le declin de la civilisation occidentale
Certains philosophes de la période médiévale ont eu à diviser l’évolution de l’humanité en trois ou sept jours divins. Ils soutiennent que l’humanité a débuté par la barbarie, ensuite elle est arrivée à la civilisation et retombera dans la barbarie, ce qui correspond aux trois jours divins. Avec le niveau atteint de technique et de technologie, cette affirmation semblait être utopique. Mais aujourd’hui avec les événements douloureux et dramatiques qui assaillent le monde, on voit bien que l’humanité bascule dans la barbarie. Des conflits régionaux, des agressions barbares, des génocides et des destructions massives et des morts d’hommes truffent de nos jours notre monde.
Ce qui est surprenant c’est cette réaction amorphe des institutions internationales, l’ONU, le Conseil de sécurité et l’Union européenne face à ce phénomène en passe de devenir un fléau mondial. La communauté internationale est incapable de mettre un terme à la guerre en Ukraine, au génocide à Gaza et récemment à l’agression sioniste contre l’Etat souverain de l’Iran. La vérité est cette duplicité, cette hypocrisie qui caractérise les actions de cette communauté. La barbarie ne représente pas quelque chose d’extérieur par rapport à la civilisation, mais elle est son envers, le pôle opposé et irréductible de la civilisation à travers lequel s’expriment un grand nombre de contradictions de celle-ci. La démocratie si chère au monde occidental est la meilleure forme de gouvernement, mais elle est toujours menacée, soit par un excès de liberté, soit par la faiblesse des dirigeants. Il faut cependant insister sur le fait que ces derniers doivent être sages et soucieux de justice et d’égalité. Enfin, tout en reconnaissant la nécessité de la politique, on note une certaine méfiance envers les personnages politiques symbolisés des sentiments ambivalents.
Henry Ford dit : « La démocratie dont je suis partisan, c’est celle qui donne à tous les mêmes chances de réussite, selon la capacité de chacun. Celle que je repousse, c’est celle qui prétend remettre au nombre l’autorité qui appartient au mérite ».
Quand la Russie protège son territoire contre une adhésion dangereuse pour elle de l’Ukraine on parle d’agression.au lieu d’œuvrer pour mettre fin au conflit, on arme l’Ukraine en le poussant dans une guerre qu’il ne pourra jamais gagner. Si c’est Israël qui s’attaque à Gaza, au Liban, à la Syrie et aujourd’hui à l’Iran, on parle de droit à se défendre. La presse occidentale a largement prouvé sa partialité en déniant à la Palestine, à l’Iran et à la Russie le droit international. Quelques dizaines de morts à Boucha on parle de génocide alors qu’Israël a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza cela n’est pas un génocide.
Cette hypocrisie occidentale sous-tendue par la politique de deux poids deux mesures est à la base de tous les conflits du monde. L’Occident refuse la vérité et la justice, il se croit maitre du monde pensant que sa vérité est universelle et qu’il a droit de vie et de mort sur les autres peuples. Tous défendent Israël comme si les juifs étaient une race supérieure et les arabes de Palestine et les populations russophones des races inférieures. Un petit Etat comme Israël qui défie la communauté internationale, un premier ministre qui se croit tout permis, qui transgresse les principes du droit humanitaire et du droit international n’a jamais été mis en garde. Alors que le principe fondamental de cette agression est l’arme atomique. Les occidentaux ont-ils le droit d’empêcher l’Iran à posséder l’arme atomique alors qu’Israël en dispose ?
Depuis longtemps les Européens ont montré leur fébrilité face à l’Amérique, toute leur vie est régulée par celle-ci, on se demande en tant que nations comment elles se définissent si leur souveraineté est sous le contrôle américain. Les USA font face à une crise interne sans précédent provoquée par les décisions cavalières de son président Donald Trump. Ce référentiel de la démocratie prouve aujourd’hui que cette fameuse démocratie occidentale a atteint ses limites et que la civilisation occidentale a amorcé son déclin.
La société occidentale s’est barbarisée, elle ne respecte aucune des valeurs morales éthiques et sociales. Elle se plait dans la violence, dans le racisme et dans le rejet de l’autre en oubliant tout ce que l’histoire des nations a de plus important. Elle accuse les autres en les qualifiant de tous les maux de la création alors qu’en son sein les insuffisances sont énormes. Le manque de justice fait qu’aujourd’hui la violence est devenue une règle sociale. Les attaques à l’arme blanche, les assassinats sont autant de facteurs qui dénoncent aujourd’hui. De tels actes sont les signes de la décivilisation, entretenus et voulus par le système de gouvernance qui n’est plus à mesure de contenir ses conflits internes.
L’Occident a semé le chaos en Irak pour une prétendue possession d’armes à destruction massive, le chaos en Syrie, en Lybie, en Palestine, en Afghanistan etc. Jamais ils n’ont réussi à construire une société selon leur principe démocratique. Ils ont détruit la vie de ces nations qui jouissaient pourtant d’un bien-être. Leur politique est basée sur la négation de tout ce qui ne leur ressemble, c’est pour cela qu’ils sont prolifiques en superlatifs péjoratifs : dictature, autoritaire, sanguinaire, barbare. Dieu est transcendant, son œuvre accorde une grande importance à la providence divine et à la grâce, reconnaissant que le monde appartient à Dieu et non aux hommes. C’est lui qui crée, qui ordonne, qui interdit, la compassion ou la miséricorde et enfin la puissance royale ou souveraine.
Les quatre vertus que sont la prudence (ou contrôle de soi), la tempérance, le courage et la justice, doivent guider ceux qui prétendent être le maître du monde. Les êtres vertueux sont un bienfait pour ceux qui les entourent et ils trouvent leur propre récompense dans l’action juste et vertueuse. Pourquoi cet atermoiement pour la reconnaissance de l’Etat de la Palestine ? Celui qui se tait en face d’un génocide peut être considéré comme complice de ce génocide. La communauté internationale, l’ONU, l’Union européenne ont largement prouvé leur impuissance face à l’arrogance de l’Etat d’Israël et de son premier ministre génocidaire.
Ce qui est difficile à dire c’est qu’aujourd’hui le monde est gouverné par la loi du plus fort, on est retombé dans une barbarie qui étreint les plus faibles. Le drame de l’histoire contemporaine tient au fait que des lois et des normes sont souvent violées de manière barbare, alors que les individus qui les transgressent les connaissent parfaitement, mais se trouve aussi dans le fait que ces transgressions sont souvent justifiées à travers des aspirations à « rétablir la justice », à renverser une dictature ou un dictateur, à « défendre la liberté et l’indépendance » de sa nation… Le drame de l’histoire contemporaine tient au fait que des lois et des normes sont souvent violées de manière barbare, alors que les individus qui les transgressent les connaissent parfaitement, mais se trouve aussi dans le fait que ces transgressions sont souvent justifiées à travers des aspirations à « rétablir la justice », à renverser une dictature ou un dictateur, à « défendre la liberté et l’indépendance » de sa nation… Cependant, on peut difficilement contester le fait que bafouer les droits et les libertés des hommes, y compris leur droit à la vie (sous quelque prétexte que ce soit) contredit l’essence de la civilisation et de la démocratie et prouve que la barbarie n’a pas été entièrement surmontée par la civilisation.
Famany Condé