QUAND KABA DIAWARA ET SES POULAINS FONT RÊVER LES GUINEENS !

La Coupe Africaine des Nations Côte d’Ivoire 2023 a tenu toutes ses promesses en terme de surprises, de prouesses et de déceptions pour les 24 équipes présentes à la messe du football continental. Cette 34ème édition de la CAN a révélé une réalité celle de l’inexistence désormais de petites nations de football. Pour la preuve se sont les équipes qualifiées de poucets ou d’outsiders qui ont ravi la vedette aux favoris de la compétition. Le Ghana, l’Egypte, la Tunisie, le Sénégal, le Maroc, l’Algérie le Burkina, le Mozambique n’ont pas pu passer les deux premiers tours.

Le Cap Vert, la Guinée équatoriale, la Mauritanie ont créé la sensation en gagnant leurs matchs du premier tour et voire terminer en tête. Seulement que les équipes qui font carton plein au premier tour trébuchent souvent au second tour comme ce fut le cas pour le Sénégal la Guinée équatoriale. L’une des plus grosses sensations aura été la chute des lions de la Téranga face à l’Eléphant miraculé de la Côte d’Ivoire. Les sénégalais fiers et quelque peu vaniteux ont mordu la poussière face à un éléphant presque sous perfusion mais revanchard.

Ceux qui ne pensaient pas voir l’étoile ont fini par voir la lune. Oui ils étaient nombreux les guinéens qui étaient dubitatifs face à la prestation du Syli surtout que le coach Kaba Diawara a été la cible de toutes sortes de critiques absurdes de haine et de mépris. Le calme olympien de ce grand patriote a prouvé à tous qu’il a eu raison de choisir les joueurs qui étaient en forme pour le moment. Les 25 footballeurs qui composaient la liste de Kaba Diawara ont eu à prouver leur talent, leur engagement et leur capacité d’adhésion à un groupe considéré hétéroclite.

C’est grâce à la forte personnalité de Kaba Diawara qui a réussi donner une homogénéité à son groupe, en inculquant aux enfants l’amour de la patrie, la volonté de mouiller le maillot pour le plaisir et l’attente de tout un peuple. Depuis 1976 le Syli de Guinée n’avait jamais réussi à franchir cette étape par une victoire et cela malgré la valse des entraineurs blancs et noirs. Là où tous ont échoué, Kaba Diawara réussi aisément à porter ses poulains dans le top 8 des équipes africaines. Une équipe ne se bâtit pas seulement sur le plan technique, il y a aussi le plan mental qui est déterminant. Ce qui caractérisait avant le Syli national c’était le manque de cohésion et la formation des clans chez les joueurs qui avaient du mal à s’entendre pour jouer dans la complémentarité. Cette mésentente provoquée par l’existence des clans impactait négativement sur la prestation de l’équipe.

C’est cet esprit maléfique que Kaba Diawara a combattu en intégrant des jeunes joueurs indemnes de tout esprit partisane. Le onze national de cette 34ème édition a été une famille dont les éléments ont réussi malgré la jeunesse des uns et la sagesse des autres, à former une équipe solide, joueuse, technique et physique à la fois. Grâce à ces jeunes joueurs, le peuple de Guinée a eu droit à un rêve, celui de croire à son Syli et le prédestiné même à la victoire finale. Le Syli national a émoussé les peines quotidiennes qui sont le lot des guinéens, pour ce laps de temps le ciment de l’unité nationale s’est renforcée. C’est pourquoi le football a une magie, celle de rassembler des hommes et femmes d’une nation autour d’un seul et même objectif, la victoire. Bravo aux frères Diawara pour avoir donné à la Guinée la base d’une équipe future championne de l’Afrique.

Kaba Diawara, tout le peuple de Guinée te remercie et t’encourage à œuvrer davantage pour le bonheur et le succès du football guinéen.

Famany Condé