Matam Lido : après la découverte d’un énième corps, des imams menacent de boycotter l’enterrement des victimes de la drogue

Dans la soirée du mardi 1er juillet 2025, un corps a été découvert sous un hangar en bordure de mer, dans le quartier Matam Lido, à Conakry. Il s’agirait d’un jeune homme dont l’identité reste, pour l’instant, inconnue. 

Selon des informations recueillies sur place par nos confrères, la victime aurait consommé une boisson contenant du tramadol, un puissant analgésique souvent détourné à des fins récréatives.

Ousmane Camara, président du conseil de quartier de Matam Lido, très préoccupé par la situation, s’exprime :
« Ce matin, alors que j’étais au travail, des enfants m’ont alerté après avoir découvert un corps non identifié. Plus tard dans la soirée, j’ai de nouveau été interpellé pour un autre cas similaire. À mon arrivée, nous avons retrouvé un jeune homme allongé sous ce hangar. Pour l’instant, la cause exacte de sa mort reste inconnue. Mais il est clair que les jeunes de ce quartier sont livrés à eux-mêmes. Ils viennent régulièrement ici, en bordure de mer, pour consommer du chanvre indien, du Kush et d’autres drogues. Rien que ces derniers jours, on a enregistré près de dix cas », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, il dénonce l’inertie des autorités et le manque de moyens pour lutter contre un phénomène de plus en plus alarmant :« Ce soir, on m’a informé qu’un autre jeune est mort ici. Franchement, on est déçus. On ne connaît pas les causes précises, mais nous savons que les jeunes sont abandonnés en bordure de mer. Ils viennent de partout pour se retrouver ici et consommer de la drogue : chanvre indien, Kush, et autres substances. »
Inquiet de la situation, Ousmane Camara révèle également que certains religieux du quartier ont exprimé leur exaspération :
« Les imams m’ont clairement fait savoir qu’ils refuseraient désormais d’enterrer les consommateurs de drogues. En tant que chef de quartier, je ne peux plus continuer à porter seul cette responsabilité », a-t-il soutenu.

Il a aussi lancé un message fort à la jeunesse et aux familles :« La drogue détruit. Elle peut provoquer l’arrêt des organes vitaux, y compris du cœur. Les jeunes doivent cesser immédiatement cette consommation dangereuse. Les parents, quant à eux, doivent s’impliquer davantage dans l’éducation et le suivi de leurs enfants. »

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